Dominique Schelcher, président de "Coopérative U", était l'invité de Neila Latrous sur BFMTV et RMC ce vendredi 7 février.
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00:00Deux sur BFM TV et RMC, bonjour Dominique Schellscher.
00:03Bonjour madame Latrousse.
00:04Vous êtes le PDG de coopérative U, les téléspectateurs et nos auditeurs vous connaissent bien,
00:09vous dirigez tous les magasins U, 1800 enseignes dans le monde,
00:14près de 75 000 employés et vous publiez aujourd'hui Le Bonheur est dans l'Action,
00:18où vous livrez des conseils pour réussir quand on veut créer son entreprise,
00:22livre passionnant et on va y revenir.
00:24Avant cela, je voulais parler avec vous de ce qui nous attend pour cette année,
00:27notamment sur les prix du carburant, Dominique Schellscher.
00:30On le sait, c'est un prix, c'est un cours qui cristallise toutes les tensions,
00:34qui ravive par moments la colère sociale et ce que l'on voit depuis mi-janvier,
00:38c'est que les prix du gazole en station-service sont repartis à la hausse
00:41et sont repassés surtout en dessous, au-dessus de 1,70€ le litre
00:45et c'est une première depuis mi-juillet cette hausse.
00:49Est-ce que vous la ressentez dans vos stations ?
00:52On la voit, elle est là, mais si vous voulez, elle ne m'inquiète pas plus que ça.
00:58Je n'ai pas de signal d'un dérapage complet des prix du carburant dans les prochains temps.
01:04Il y a pour des raisons de stock, de production qu'ils ont un peu serré,
01:10une demande soutenue en ce début d'année.
01:12Dès que la demande est soutenue, il y a un peu de tension sur les prix,
01:15mais il n'y a pas un événement qui nous ferait dire
01:17qu'il va y avoir encore un boom sur les prix du carburant pour l'instant.
01:20Par contre, je suis prudent, c'est très volatile, il y a des hausses, il y a des baisses.
01:24S'il y a un événement international demain fort, ça peut impacter le prix.
01:29Vous n'en êtes pas encore au stade de remettre les opérations à prix coûtant comme l'été dernier ?
01:35Il y en aura à certains moments dans l'année, mais on n'en est pas là tout de suite à ce moment de l'année.
01:41Vos pompes à essence sont considérées comme parmi les moins chères du marché,
01:45avec parfois jusqu'à 20 centimes de moins par rapport à d'autres enseignes.
01:49C'est un produit sur lequel vous ne faites plus de marge, voire sur lequel vous perdez de l'argent ?
01:53On ne perd pas de l'argent, on n'a pas le droit de perdre de l'argent et de vendre à perte en France.
01:56Ça, c'est la loi qui le dit ?
01:57C'est la loi qui le dit, c'est interdit. Par contre, c'est un produit d'appel pour nos magasins,
02:00et donc effectivement, on gagne un ou deux centimes par litre, c'est le minimum.
02:05Le but, c'est d'attirer le client, et vous savez, nous, on est l'enseigne des territoires.
02:08On est présent dans les petites communes, les gens ont besoin de leur voiture.
02:12Donc, c'est vraiment un produit qui est important pour eux et sur lequel on prend le minimum de marge.
02:18On a besoin de faire le plein, on a besoin aussi de remplir son panier de course.
02:22Après trois ans marqués par la flambée des prix, on voit enfin l'inflation ralentir,
02:27avec l'INSEE équitable sur 1% cette année.
02:30D'autres organismes donnent un peu plus.
02:33On a vu que l'an dernier, sur l'alimentaire, c'était 1,4%.
02:35Je vous pose la question que tous ceux qui nous regardent et qui nous écoutent se posent.
02:38Est-ce qu'enfin, c'est l'année du grand ouf de soulagement ?
02:41Est-ce que ça veut dire qu'il n'y aura pas d'augmentation ou très peu d'augmentation de prix cette année dans les rayons ?
02:46C'est la fin de l'hyperinflation, ça c'est sûr et c'est certain.
02:49Il y aura des baisses de prix à l'issue des négociations commerciales qui sont en cours.
02:55Il y en aura, mais ce ne sera pas généralisé.
02:59Et surtout, on redit à nos téléspectateurs qu'on ne reviendra pas aux prix d'avant la crise,
03:04parce qu'il y a un certain nombre d'éléments qui font que le coût du travail,
03:09le coût d'autres énergies comme le gaz, le gaz à monter, etc.
03:13Ça fait qu'il y a des coûts de production qui restent soutenus sur certains produits.
03:18Donc oui, on va chercher des baisses, c'est notre travail en ce moment et on en obtient,
03:23mais il y aura aussi parfois certaines hausses sur d'autres matières.
03:26Qu'est-ce qui va baisser cette année ? Qu'est-ce qui peut baisser cette année ?
03:29Les produits à base de blé. Le blé a fortement baissé.
03:32Les pâtes a priori ?
03:33Tout à fait, absolument.
03:34Les farines ?
03:35Les farines, les produits à base d'huile, la volaille a fortement baissé
03:42parce que l'année dernière, il y avait les épidémies qui ont baissé les stocks
03:47et donc il y avait une tension sur le prix. C'est le type de produit.
03:51Tout ça, ça va continuer ?
03:52Voilà.
03:53Et ça va baisser en 2025 ?
03:54Voilà. Certains produits d'hygiène également.
03:57Vous savez qu'il y a moins de promotion sur les produits d'hygiène
04:01et un certain nombre de ces produits-là, au quotidien, leur prix baisse.
04:06Malheureusement pas tous, on aurait souhaité beaucoup plus
04:08et on le voit dans les négociations, on est en train de se battre sur ce sujet-là,
04:11mais il y en a un certain nombre qui baisse quand même.
04:13Et ça, c'est une très bonne nouvelle, Dominique Schellcher,
04:15puisqu'il y a quelques mois, j'ai le souvenir que vous étiez venue nous voir
04:17et vous nous disiez notamment que les produits auxquels les Français renonçaient le plus,
04:20c'était les produits d'hygiène parce qu'ils avaient fortement augmenté.
04:23Vous nous dites, certains d'entre eux vont redevenir accessibles peut-être ?
04:27Je l'espère. En tout cas, c'est vrai.
04:30Ils continuent à arbitrer le phénomène de début d'année.
04:32Les Français, s'il vous plaît, ils ont encore une difficulté de pouvoir d'achat.
04:37Ils n'ont pas trop le moral en ce moment.
04:39Vous le voyez à la caisse ?
04:41Mais bien sûr, ils arbitrent.
04:43Ça se traduit comment ?
04:44Ça se traduit par un peu moins de produits dans les caddies,
04:48certaines catégories qui sont éliminées du caddie parce qu'elles sont devenues trop chères,
04:53et ça, ça se poursuit.
04:54Mais pourquoi ? Parce que ce choc inflationniste le plus dur depuis 40 ans
04:58n'est pas passé dans leur tête.
05:00Et on le comprend, il faudra du temps pour qu'il passe.
05:03Et même si des prix baissent, et je peux vous le dire,
05:06parce que j'en ai discuté avec mes collègues,
05:08dès le mois de février, il y a des centaines de prix qui ont baissé dans les magasins.
05:12Mais les gens, malheureusement, ne le voient pas.
05:14Ils voient que, encore parfois, les prix qui augmentent.
05:16Pour l'instant, il faudra du temps pour qu'on passe à autre chose.
05:20C'est l'expression que vous avez utilisée, le choc inflationniste.
05:23Choc psychologique aussi pour les consommateurs.
05:25Donc si je comprends bien, une partie des produits d'hygiène va baisser,
05:29va avoir son prix baissé.
05:30Les pâtes, le riz, tout ce qui est à base de blé, certaines huiles.
05:33À l'inverse, est-ce qu'il y a des produits dont on est sûr, Dominique Schellcher,
05:36qu'en 2025, ils vont poursuivre leur hausse de manière irrémédiable
05:40et, j'ai envie de dire, regrettable pour les consommateurs que nous sommes ?
05:44Absolument. On fait tout pour minimiser cet impact.
05:48C'est vraiment, encore une fois, notre travail.
05:50Et c'est là qu'on a des situations de blocage,
05:52je dirais, à trois semaines de la fin des négociations.
05:54Deux exemples, le café, certains cafés,
05:57et tout ce qui est à base de cacao, de chocolat, malheureusement.
06:01Pourquoi ça augmente ? Mauvaise récolte ?
06:02Mauvaise récolte.
06:03Alors là, on est pile dans l'impact des dérèglements climatiques,
06:08des intempéries qui ont perturbé, bouleversé les productions.
06:12Il y a moins de matière et donc, ça baisse fortement.
06:15J'en rajoute peut-être un autre parce qu'il faut le dire,
06:18il faut l'expliquer pourquoi c'est le jus d'orange.
06:21Aux États-Unis, grands producteurs d'orange,
06:23il y a eu des ouragans gigantesques ou des cyclones, etc.
06:27Là, ça a eu un impact sur ces productions-là.
06:30Et avec sans doute la taxe sur les boissons sucrées
06:32qui viendra s'ajouter en caisse au prix.
06:36C'est discuté en ce moment au Parlement par les députés.
06:39Je vous entendais parler du dérèglement climatique
06:41et forcément me viennent en tête plutôt ces images
06:45des inondations en Bretagne ce matin.
06:48Il était évoqué la sécheresse notamment en Provence.
06:51Est-ce que ces dérèglements-là en France
06:53ont aussi un effet sur les prix, notamment sur tout le secteur du frais
06:56qui a déjà souffert puisque vous parliez d'arbitrage,
06:59j'ai aussi le souvenir que vous nous avez raconté
07:02que dans leur caddie, les Français mettaient peut-être
07:05un peu moins de produits frais, un peu moins de fruits,
07:08de légumes, de viandes, de poissons.
07:10Est-ce que le dérèglement climatique, les inondations,
07:12ça va avoir aussi un impact sur les prix ?
07:14En 2024, il y a eu des épisodes très forts en début d'année
07:17qui ont impacté par exemple toutes les récoltes de maraîchage
07:20et qui avaient eu un impact sur la production française, absolument.
07:24Et d'ailleurs, je suis venu ce matin,
07:26puisque vous me tendez la main sur la production française,
07:28avec ce petit produit du quotidien, c'est une plaquette de beurre.
07:34Le message derrière ça, et derrière ces négociations commerciales,
07:38et derrière la souffrance des agriculteurs,
07:40je dis aux Français qui nous regardent ce matin,
07:42la meilleure façon d'aider les agriculteurs, d'aider la production,
07:45c'est de regarder au dos de la plaquette si elle est d'origine France.
07:48Pour regarder la composition de chaque produit ?
07:51La composition du produit, c'est ça ce que vous dites à l'arrière ?
07:54La composition du produit, et de vérifier que ce soit d'origine France.
07:56Mais le sachet démantèle également,
07:58vérifier que ce soit d'origine France,
08:00c'est la meilleure façon de soutenir la production française,
08:02ceux qui ont eu des difficultés après les intempéries,
08:04ceux qui sont parfois dans la rue ces derniers temps,
08:07il faut les soutenir en regardant le produit à chaque fois.
08:11Appel aux consommateurs,
08:13vous venez d'évoquer à plusieurs reprises les négociations commerciales,
08:16pour éclairer ceux qui nous écoutent et qui nous regardent,
08:19ce sont des négociations annuelles qui s'ouvrent,
08:21qui sont ouvertes en ce moment jusqu'au 1er mars avec les industriels,
08:25comment est-ce que ça se passe ?
08:28Chaque année on entend à peu près les mêmes choses,
08:30de votre côté, la grande distribution qui explique que les industriels sont trop gourmands,
08:35et eux qui disent que vous faites pression à la baisse sur les prix,
08:38de manière indu, si on écoute les industriels.
08:41On prend les mêmes et on recommence, c'est un peu la même chose.
08:45Ce qui m'embête cette année particulièrement,
08:48c'est qu'on sait tous que la consommation est en tension,
08:51c'est ce qu'on vient d'expliquer,
08:53les Français achètent moins et ils le disent,
08:5580%, entre 70 et 80% des Français disent acheter moins dans tous les derniers sondages.
09:00Et malgré ça, certains viennent avec des hausses déraisonnables.
09:05C'est qui Dominique Schellcher, certains ?
09:07Certaines grandes multinationales.
09:09Je ne mets pas tout le monde dans les mêmes conditions.
09:12Et d'ailleurs, on a des belles victoires, je voudrais en citer une ce matin,
09:16parce qu'elle touche aussi le monde agricole.
09:18L'entreprise Dossi, qui est une coopérative,
09:21tout le monde connaît les conserves Dossi de légumes,
09:23des bons légumes de France.
09:24Cette entreprise, c'est 1500 agriculteurs
09:27qui produisent notamment dans l'Ouest, en Bretagne, des bons produits.
09:30On s'est mis en salle de négociation,
09:33on a fait les choses en transparence,
09:35on a trouvé un bel accord en transparence.
09:37Ce qui manque dans les négociations souvent actuellement,
09:40c'est la transparence de la part de nos partenaires.
09:42Quand elle est là, avec Dossi par exemple,
09:44on a trouvé un bel accord qui est bénéfique pour le producteur au départ
09:47et avec un prix juste pour le consommateur.
09:49Manque de transparence, vos collègues d'Intermarché et de Leclerc ont dit
09:53que les grandes marques étaient irresponsables,
09:56qu'il y avait de l'irresponsabilité.
09:58C'est un mot que vous reprendriez à votre compte, Dominique Chichet ?
10:00Certains vont trop loin,
10:01certains ne pensent qu'à leur compte d'exploitation,
10:04ne pensent pas aux clients, aux chocs qu'ils ont vécus ces derniers temps.
10:08Est-ce qu'à cause des prix élevés dans ces négociations,
10:11il y a des marques qui ont durablement disparu de vos magasins ?
10:14Pour l'instant, dans cette campagne de négociation,
10:18on n'a pas fait de décision radicale, pris de décision radicale.
10:22Ça va peut-être encore arriver.
10:24L'année dernière, il y avait des séries de produits
10:27qui avaient pu disparaître un temps, effectivement.
10:29Je ne l'exclus pas.
10:30Sans citer les marques, dans le chocolat, dans le plaisir en l'espèce ?
10:35Dans les liquides, dans les biscuits apéritifs par exemple.
10:39C'était l'année dernière, pas d'infos pour l'instant à date.
10:43Puisque les négociations se poursuivent,
10:45j'en profite Dominique Schellcher,
10:46puisque l'on parle des industriels et puisque l'on parle de transparence.
10:49On a beaucoup parlé cette semaine des eaux minérales de Nestlé,
10:52pour ne pas le citer.
10:53Sur un sujet assez technique, la marque est accusée d'avoir vendu
10:56des bouteilles d'eau avec le label eau minérale ou eau naturelle
11:00en utilisant des techniques de purification
11:02qui normalement ne sont pas autorisées pour ce type de label.
11:05Est-ce que vous avez demandé des explications à Nestlé ?
11:08Est-ce que vous en avez obtenu ?
11:09En tant que commerçant, je suis évidemment très embêté par ça
11:12parce que là ça touche la confiance dans la relation avec le consommateur.
11:16Vous l'avez découvert dans la presse ?
11:17Alors première chose, nous on suit évidemment les consignes des autorités.
11:21On est très légaliste et si les autorités nous disent quelque chose
11:24sur ces eaux, on le suivra.
11:25Par contre, je vous le dis, au mois de décembre, j'ai écrit à Nestlé.
11:29Au jour d'aujourd'hui, je n'ai pas de réponse.
11:32La coopérative U n'a pas de réponse de ce courrier qu'on a fait à Nestlé.
11:36Vous leur avez écrit pour leur demander spécifiquement sur ce sujet ?
11:39Tout à fait, pour demander des explications sur ce sujet-là.
11:41Et ils ne vous ont pas répondu ?
11:43On est au mois de février, je n'ai toujours pas de réponse.
11:45Donc je profite de cette antenne pour le rappeler ce matin.
11:48Eh bien, l'appel est passé, Dominique Scheltcher.
11:50Puisqu'on parle des négociations commerciales, je poursuis sur les agriculteurs.
11:54Ils sont à la table des négociations avec vous ?
11:57Ou c'est entre les distributeurs et les industriels ?
12:01Tout à fait, c'est très important ce que vous dites.
12:03Ils ne sont pas aujourd'hui à la table des négociations.
12:05C'est un problème ?
12:06Et nous, on aimerait, dans les prochaines lois qui vont être en discussion,
12:09la ministre de l'Agriculture a annoncé un futur, sans doute, Egalim 4.
12:13On souhaiterait que dans cet Egalim 4, il y ait une proposition qui voit le jour,
12:18qu'on fait depuis longtemps, et où on est d'accord avec les agriculteurs,
12:21qu'il y ait une discussion de premier niveau entre agriculteurs et industriels,
12:25que ce soit bouclé, contrôlable par les autorités,
12:28et qu'ensuite seulement, les industriels viennent nous voir
12:31en disant, voilà, on a déjà négocié avec les agriculteurs,
12:35voilà le prix, ne le négociez pas.
12:37Ça, ce serait une formidable avancée, encore,
12:40pour protéger le revenu des agriculteurs de demain.
12:42Qu'est-ce que vous allez leur dire, les agriculteurs,
12:44puisque je crois savoir que vous allez les rencontrer,
12:46au salon qui ouvre dans deux semaines.
12:48Vous allez leur dire, nous soutenons la production française,
12:51pas nous simplement, coopérative U,
12:53mais l'ensemble des supermarchés et des enseignes de grande distribution.
12:58Je dis cela parce qu'évidemment, l'an dernier,
13:00on se souvient des tensions qu'il y avait eues,
13:02et des actions qui avaient pris pour cible un certain nombre de magasins
13:04ou d'entrepôts, y compris les vôtres.
13:06Tout à fait, mais bien sûr, je vais les rencontrer au salon de l'agriculture.
13:11Vous savez comment vous allez être reçus ?
13:13Mais U est toujours bien reçu.
13:15Et surtout, pourquoi ?
13:17Parce qu'on n'attend pas le salon pour les rencontrer.
13:19On les rencontre tout au long de l'année, ils viennent nous visiter.
13:21Et le combat de l'origine France est un combat important chez U.
13:25La marque U, les produits U,
13:27est la marque dont l'origine France est la plus importante
13:29de toutes les marques distributeurs.
13:31La marque distributeur, c'est la marque que vous produisez vous-même.
13:33Que nous produisons nous-mêmes.
13:35Vous rendez à des relations plus compliquées, d'ailleurs,
13:37avec les agriculteurs, avec les résultats que l'on a vus hier
13:39dans les chambres syndicales, et la percée
13:41du syndical le plus radical,
13:43aux actions chocs,
13:45aux actions coups de poing,
13:47pour ne pas le citer, la coordination rurale ?
13:49Nous, on discute avec tous les acteurs, si vous voulez.
13:51C'est important d'être en contact avec tout le monde.
13:53Ils viennent nous voir, on discute.
13:55Ils ont leurs arguments, nous avons les nôtres.
13:57Nous échangeons. Souvent, ça se passe bien dans nos magasins.
13:59En quoi consiste l'opération, d'ailleurs,
14:01que vous allez présenter au salon de l'agriculture ?
14:03C'est Karine Lemarchand, je crois,
14:05notre consoeur, qui a lancé
14:07une initiative pour tous vous rassembler
14:09sous la bannière d'un soutien
14:11aux agriculteurs. Qu'est-ce que vous allez leur annoncer ?
14:13Elle a un contact privilégié avec les associés
14:15de longue date. Elle souhaite les aider.
14:17Elle nous réunit pour, voilà,
14:19notamment aider les agriculteurs qui seraient en difficulté.
14:21Ce sera le principal appel
14:23pendant le salon. Et vous l'annoncerez au salon ?
14:25Vous pouvez nous dire en quoi ça consiste ?
14:27C'est des mesures sur les prix, sur les volumes ?
14:29On réserve l'annonce précise
14:31au salon, mais notamment
14:33un geste vers les agriculteurs en difficulté
14:35découverte au salon
14:37de l'agriculture dans quelques jours.
14:39Et ce sera, je crois, le 26 février
14:41dans une vingtaine de jours.
14:43Je voulais vous entendre aussi, Dominique Schellcher,
14:45sur cette annonce du gouvernement hier
14:47qui recule, qui suspend une disposition
14:49qui devait toucher les micro-entreprises.
14:51En fait, les micro-entreprises,
14:53en dessous d'un certain seuil de TVA,
14:55d'un certain seuil de chiffre d'affaires,
14:57elles ne sont pas soumises à la collecte de TVA.
14:59Ce seuil va être baissé à 25 000 euros
15:01annuels. Ça veut dire que des indépendants
15:03à l'activité, finalement, sommes toutes assez modestes,
15:05un peu autour de 2 000 euros
15:07par mois de chiffre d'affaires, vont devoir avoir
15:09de nouvelles obligations administratives. Je sais que
15:11ça vous énerve beaucoup, les obligations
15:13administratives, parce que
15:15notamment, vous accusez l'État
15:17de ne pas en faire assez. Un, pour se serrer la ceinture.
15:19Deux, pour vous simplifier la vie.
15:21Qu'est-ce que ça dit, cette histoire ?
15:23Je vais vous dire. La paperasserie
15:25et la suradministration, et c'est pas moi qui le dit,
15:27c'est le ministère qui le dit, c'est 60 milliards
15:29d'euros de perdus en France chaque année.
15:31Si on avait mis sur cette
15:33mesure, en place, quelque chose
15:35qui se prépare sur la loi de simplification
15:37qui va sortir dans les prochains mois, qui est de dire
15:39il y a un nouveau texte
15:41qui sort à destination des entreprises.
15:43Il est d'abord testé par les entreprises,
15:45on en parle, on voit si c'est applicable,
15:47une espèce de test d'impact.
15:49Si on avait fait ça, on n'en serait peut-être pas là
15:51aujourd'hui. Donc moi, je me réjouis
15:53de la sortie de cette loi de simplification
15:55dans les prochains mois. Il faut qu'on soit
15:57qu'on ait plus de bon sens,
15:59qu'on soit plus pragmatique, plus proche du terrain,
16:01plus proche de la vie de tous les jours des gens.
16:03Qu'est-ce que vous dites avec des mesures comme celle-là ?
16:05Attention, on va dans le mur, on va décrocher.
16:07Les politiques n'ont pas pris la mesure
16:09de la situation. Mais derrière ça,
16:11cette complexité, ce sont des coûts,
16:13ce sont des pertes d'argent
16:15pour les entreprises, pour l'économie
16:17en général. Et c'est ça, finalement,
16:19que les patrons exprimaient ces derniers temps.
16:21Une crainte de décrochage
16:23par rapport à d'autres pays d'Europe,
16:25par rapport à d'autres régions du monde.
16:27Et donc, il faut faire très attention. Et donc, simplifions
16:29les choses. Revenons à du bon sens
16:31du quotidien. Un chiffre vient de tomber,
16:33Dominique Schellcher, celui de l'emploi salarié qui recule
16:35encore au quatrième trimestre
16:37de 2024. Est-ce que vous, vous arrivez
16:39encore à embaucher ?
16:41EU se porte bien et va recruter.
16:43Et notamment, on recrute des centaines
16:45de personnes, 500 personnes,
16:47je crois le chiffre exact, en logistique cette
16:49année. Comme on se porte bien, que les clients
16:51nous font confiance, nous, on recrute.
16:53Mais, le chiffre que vous
16:55venez de dire traduit une situation
16:57difficile de l'économie française en ce début
16:59d'année, c'est sûr. Vous envoyez le message
17:01aux dirigeants de ne pas
17:03en rajouter, de ne pas vous
17:05complexifier encore plus
17:07la tâche, la simplification,
17:09la bonne organisation, la bonne gestion. Vous l'évoquez d'ailleurs
17:11dans un livre qui sort
17:13aujourd'hui, dans lequel vous donnez tous les bons
17:15conseils pour ouvrir une
17:17entreprise. Le Bonheur est dans l'action, aux éditions
17:19de l'Aube, pour citer ce livre.
17:21Malgré tout ce que l'on
17:23entend sur la morosité,
17:25sur les risques à l'international,
17:27sur l'Europe qui peut décrocher, vous poussez
17:29quand même les jeunes et les moins jeunes
17:31à entreprendre. Mais absolument,
17:33ce livre, c'est un message positif,
17:35c'est une boîte à outils, qui est le résultat
17:37en fait d'années d'expérience. Franchement, Dominique Schelcher, avec 20 ans, parfois,
17:39on se dit, c'est peut-être pas le moment d'y aller.
17:41Mais si, mais justement, ce message,
17:43c'est un message positif. Il faut y aller,
17:45on peut être heureux dans l'entreprise, on peut faire de belles
17:47carrières, notamment dans notre métier, par
17:49exemple, et pour ça, il y a plein
17:51de bons conseils à suivre, et c'est
17:53en toute modestie, un simple partage
17:55d'expérience. Notamment sur la gestion de la paperasse.
17:57Tout à fait, absolument. C'est ce que vous
17:59évoquiez dans le livre, et vous dites
18:01quand tout va bien, tout va mal, ou plutôt quand tout va trop bien,
18:03que le confort et la routine se sont installés,
18:05l'entreprise n'est pas loin
18:07d'aller mal. C'est un conseil essentiel
18:09pour ceux qui se lancent, et ceux qui en ce moment
18:11dirigent des entreprises, il faut
18:13à tout prix éviter de rester dans sa zone de
18:15confort. Quand tout va bien, c'est là qu'il faut
18:17s'inquiéter. Absolument. Préparer l'avenir,
18:19se remettre en cause, rencontrer,
18:21voir les concurrents, voir
18:23ce qui se fait ailleurs, dans d'autres pays du monde,
18:25et sans cesse se remettre en cause. C'est ça
18:27déjà la clé pour
18:29le manager, pour le dirigeant.
18:31Il ne doit pas s'endormir sur ses lauriers, et comme
18:33vous le dites, sortir de sa zone de confort en permanence.
18:35Allez, peut-être un dernier conseil pour ceux qui
18:37nous regardent et qui nous écoutent.
18:39Quelle est la première chose à faire
18:41quand on veut se lancer
18:43dans l'entreprise, quand on veut investir ?
18:45La première chose, la chose la plus importante
18:47à laquelle il faut prendre garde.
18:49Bien se connaître
18:51soi, connaître ses envies
18:53profondes, et avoir un projet fort
18:55qu'on ne lâche jamais. Persévérer,
18:57ne jamais lâcher, ne jamais baisser les bras.
18:59Et vous contacter éventuellement si on a besoin d'un peu
19:01plus de conseils. Avec plaisir, c'est écrit à la fin
19:03du livre. Dominique Scheltcher, merci beaucoup
19:05de vous être arrêté dans le
19:07studio de RMC et de
19:09BFM TV, PDG de
19:11coopérative U.
19:13Je note la bonne nouvelle que vous nous
19:15annoncez, peut-être des
19:17baisses de prix, sans doute des baisses de prix
19:19sur certains produits dès les
19:21prochains mois, des négociations qui s'achèvent
19:23au 1er mars, et j'entends
19:25votre optimisme. Il est
19:278h52 sur BFM
19:29TV et RMC. Merci
19:31beaucoup, Dominique Scheltcher.