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Raphaël Glucksmann, député européen Place publique, était l'invité de BFMTV ce 9 mars dans "C'est pas tous les jours dimanche".

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Transcription
00:00Un exemple très précis, le Premier ministre polonais Donald Tusk, sur la question d'un éventuel parapluie nucléaire français, dit
00:04je cite, si l'on devait s'y résoudre, cela vaudrait la peine d'avoir la certitude que c'est entre nos mains et que c'est nous qui décidons.
00:11Est-ce que dans la réflexion sur ce que sont les intérêts vitaux français,
00:15par exemple une attaque sur le sol de la Pologne fait partie des intérêts vitaux français ?
00:19C'est ce que demande au fond le Premier ministre polonais.
00:22Alors la première chose, c'est que je vous félicite parce que depuis une semaine, on entend le mot partage.
00:27Oui, alors qu'il n'est pas utilisé par ceux qui en parlent.
00:29Mais non, parce que ça ne peut pas être sur la table.
00:31D'où ma question très précise.
00:32On ne va pas partager à 27 la décision d'appuyer ou non sur le bouton.
00:37Ça, ça restera la souveraineté du président de la France.
00:41Donc, ce dont on parle, c'est d'une extension du parapluie nucléaire français ou franco-britannique au reste des pays de l'Union européenne.
00:48Et ce que cela veut dire, c'est qu'en fait, il y a une nouvelle définition ou plutôt la continuité de l'évolution de la définition des intérêts vitaux de la France.
00:56Est-ce qu'une attaque sur la Pologne fait partie des intérêts vitaux français ?
01:00C'est exactement ce dont on parle.
01:01Ça veut dire que s'il y a une extension du parapluie nucléaire français, une attaque sur la Pologne fera partie des intérêts vitaux de la France.
01:08Donc pourrait justifier l'utilisation de l'arme nucléaire.
01:13Et c'est ce qui permettra une nouvelle étape de la construction européenne, l'émergence d'une puissance et surtout pour la France, pour la France.
01:20Et ça, il faut saluer l'héritage dont on bénéficie.
01:22Ce n'est pas vous, ce n'est pas moi qui ont fait ça.
01:24C'est quand même grâce au général de Gaulle.
01:27Ce n'était pas la doctrine du général de Gaulle, il se passe quelque chose en Pologne, ça justifie d'utiliser l'arme nucléaire.
01:32Ce n'était pas la ligne bleu des Vosges, oui, mais la Pologne, à l'époque, faisait partie du pacte de Varsovie, je vous rappelle.
01:36Mais au moment de la crise de Berlin, il a eu une doctrine très claire, le général de Gaulle, sur la solidarité de la France à l'égard de la République fédérale allemande.
01:43Mais ce que je veux dire, c'est qu'en construisant une dissuasion réellement autonome, c'est-à-dire beaucoup plus autonome que ne l'est, par exemple, la dissuasion britannique,
01:51il nous a légué quelque chose d'extraordinaire.
01:53Ça veut dire que la France est le seul pays réellement souverain de l'Union européenne, puisque sa sécurité ne dépend que de lui-même.
02:00Et ça nous permettra, si on a cette discussion, de redevenir leader de la construction européenne, de redevenir la locomotive de la construction européenne.
02:10La France peut retrouver son rang et son rôle dans le monde en ce moment.
02:16Donc ce qu'il faut qu'on fasse là, c'est qu'on montre à nos amis européens que nous sommes, nous, crédibles pour édifier cette sécurité européenne.
02:25Et nous avons les cartes en main, parce que nous avons aussi une industrie de défense qui est puissante.
02:29Et je pense que la France va redevenir une grande puissance au moment où on se parle.
02:35On a tout pour réussir.
02:38Simplement, il va falloir qu'on construise avec nos alliés.

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