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00:00Et à la une, donc, une nouvelle semaine décisive qui s'annonce pour l'Ukraine, puisque je vous le disais, une délégation doit rencontrer une équipe américaine mardi en Arabie Saoudite.
00:11En attendant, les frappes russes se poursuivent. Elles ont fait 14 morts hier dans l'est du pays, Moscou qui revendique aussi la reprise de trois villages dans la région de Koursk.
00:22La France, elle, va mobiliser une nouvelle enveloppe de 195 millions d'euros pour aider l'Ukraine.
00:27Argent débloqué grâce aux intérêts des avoirs russes, annonce de Sébastien Lecornu dans la presse ce matin.
00:33Cette somme va permettre de livrer des obus, des bombes planantes qui arment les Mirage 2000 qui ont déjà été livrés à Kiev.
00:40Voilà ce qu'explique le ministre des Armées.
00:42Et puis cette question, comment se préparer à une économie de guerre en France alors qu'Emmanuel Macron a annoncé des investissements supplémentaires en matière de défense ?
00:51Quelles sont les sources de financement ? Pour en parler, on accueille dans Europe 1 Midi Weekend Arachide Temal.
00:57Bonjour.
00:58Bonjour.
00:59Un sénateur PS du Val-d'Oise, vice-président, je le disais, de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
01:04A l'heure actuelle, le budget des armées c'est à peu près 2% du PIB, 60 milliards d'euros grosso modo.
01:11Les Français sont plutôt favorables, y compris s'il faut rogner sur d'autres budgets.
01:15Alors, quels sont les principaux leviers pour augmenter ce budget, le faire passer à 3, 3,5% ?
01:21Alors, il faut d'abord expliquer que les 2%, c'est le fruit d'un accord à Madrid en 2022 au sein de l'OTAN et donc dans lequel nous sommes.
01:31Et il y a un sommet qui se tiendra à l'AE en juin prochain aux Pays-Bas.
01:35Et donc l'idée a priori serait de monter à 3,5%, 3,3,5%.
01:41Donc comment on fait ?
01:42Donc la question d'abord c'est pourquoi on fait cela ?
01:44C'est parce que moi je ne suis pas à l'aise et je ne suis pas favorable, pour être totalement honnête, sur le terme économie de guerre.
01:49Je crois que nous ne sommes pas à dire cela, nous avons à dire qu'il faut être en capacité de nous défendre chaque fois que nécessaire.
01:55Et donc ça veut dire qu'il faut produire en temps réel, mais aussi avoir une capacité de produire rapidement.
02:00Et donc la question qui va se poser dans les prochaines années, c'est comment, il y a une logique de dualité,
02:05c'est-à-dire comment on peut dans l'industrie civile aussi produire en temps réel de l'armement, des munitions.
02:12Et je crois que c'est aussi ça la capacité qu'on doit dorénavant atteindre en France.
02:17Alors ça c'est pour la partie de réindustrialisation.
02:19Oui mais donc c'est l'industrie et je le dis parce que c'est extrêmement important.
02:23Parce qu'un des sujets que nous avons dans le soutien à l'Ukraine, c'est notre capacité à dire on vous soutient et à produire suffisamment d'armes et de munitions,
02:30notamment pour combattre les troupes de Poutine.
02:32Et on voit qu'il y a eu beaucoup de travail, la France a fait d'énormes efforts et on peut remercier nos industriels, etc.
02:38Mais il faudra aller beaucoup plus loin.
02:40Sur le financement.
02:41Sur le financement.
02:42Donc il y a une dimension européenne, incontestablement.
02:44Donc là vous avez vu, il y a quand même des premières enveloppes qui sont en train d'être annoncées et c'est une bonne chose.
02:49Il y a aussi le fait qu'on doit sortir les dépenses militaires des 3%, ça c'est un deuxième élément.
02:56Et puis il y a du financement à la fois de l'État et à la fois du financement privé.
03:00Sur la question du financement privé, parce que c'est aussi un élément important.
03:03Nous les socialistes, moi j'ai porté avec mes collègues et on a déposé une proposition de loi qui dit quoi ?
03:09Créons un produit d'épargne dédié.
03:12Ce qu'on appelle le Livret Défense Souveraineté.
03:15Pourquoi nous faisons quelque chose de spécifique ?
03:17Certains sont pour aller sur le Livret A ou d'autres.
03:20Nous nous disons que d'abord les Français raffolent les produits d'épargne, je crois qu'on en a toujours besoin, plus que jamais.
03:26Et par ailleurs, sur la base du volontariat, on dit aux Français, grâce à votre épargne, si vous le souhaitez,
03:32vous allez pouvoir renforcer votre sécurité, celle de la France et du fait du continent européen.
03:37Donc sur des éléments de souveraineté, de défense et d'industrie.
03:40Et je crois que c'est ça qui est important.
03:42Donc c'est pour ça que là, ça permettra ensuite aux banques bien sûr de faciliter les choses.
03:46Aux banques françaises sur le livret, mais au niveau européen, parce que je rappelle qu'à ce jour,
03:50la Banque Européenne d'Investissement ne permet pas d'investir dans l'industrie de défense, là aussi il faut lever le verrou.
03:55Et alors achetez mal, pas de hausse d'impôt, demandez le chef de l'État.
03:58Pas question de toucher non plus au modèle sans soin social, a dit François Bayrou, ici chez nous, vendredi.
04:04Mais on va couper où, sachant que l'hôpital manque de moyens, pareil pour tout le régalien, l'éducation nationale.
04:09On sait que ça ne sera pas suffisant, un livret de guerre.
04:12Alors ce n'est pas un livret de guerre, là aussi.
04:14Oui, je schématise un peu.
04:15Oui, mais je pense que les mots sont importants.
04:17J'ai vu Morin et d'autres dire plein de choses, tout le monde dit tout et n'importe quoi.
04:21C'est un livret défense, défense, souveraineté.
04:24Mais je crois que d'abord, ce qu'on dit là, entre les financements européens et les financements français, il y a de la matière.
04:29Ensuite, moi je partage ce qu'a dit le président de la République à un point près.
04:34Il ne peut pas nous dire à la fois, il faut que dorénavant chacun pense à autre chose,
04:39change de modèle et lui-même garder un point qui lui semble essentiel.
04:43Moi je pense qu'il ne faut pas commencer par dire qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôt.
04:47Parce qu'on peut très bien imaginer qu'il y ait une contribution exceptionnelle sur telle ou telle catégorie de nos compatriotes.
04:53On peut imaginer des choses. Donc là, commencer par dire qu'il n'y aura pas.
04:56Est-ce qu'on fera un grand emprunt ? On a un livret ? Tout ça existe, je le dis.
05:01Et je rappelle également qu'il faudra aussi combattre la guerre informationnelle.
05:05Il y a aussi des éléments à faire.
05:07Donc moi, je le dis aujourd'hui, je reprends l'expression de Churchill.
05:11Quand il était Premier ministre, il disait que pour le budget, il faut réduire.
05:15On lui a proposé de réduire sensiblement, très sensiblement, l'objet de la culture.
05:19Il leur a répondu, mais attendez, si on supprime la culture, qu'est-ce qu'on a de différent avec les nazis ?
05:23Donc la question qu'il nous est posée à nous, c'est que moi je crois que la démocratie, le service public,
05:27je crois que la culture, l'école, etc. sont essentielles justement face à des dictatures.
05:32Et bien je crois qu'il faut les préserver bien élevement.
05:34Et je pense que nous arriverons, parce que je le dis, je crois que nous arriverons à trouver et des recettes.
05:38Il faudra faire aussi des économies, bien sûr.
05:40Mais des recettes suffisantes pour renforcer notre outil de production et notre outil de défense.
05:44Et on a vu que les Français y étaient plutôt favorables, Rachid Temal.
05:47Autre sujet sur lequel ils sont plutôt favorables, c'est le retour du service militaire obligatoire.
05:52On apprend ça ce matin dans un sondage 6 Français sur 10.
05:55On va écouter Noé Chaillot pour Europe 1.
05:58Bonjour Noé.
05:59Bonjour Léna Higue.
06:00Vous êtes du côté de Strasbourg et là on est plutôt pour effectivement.
06:03Oui, face au retrait des Etats-Unis, rétablir un service militaire obligatoire permettrait aux Français de se sentir plus en sécurité,
06:09comme Thomas qui craint le contexte politique actuel.
06:12Ça peut faire peur.
06:13Il faut effectivement que la France se prépare aux menaces extérieures.
06:16Devient plus autonome des Américains, ça c'est sûr.
06:19Ça permettrait de se considérer comme plus patriote.
06:22Suivre une formation militaire permet également de transmettre des valeurs et des enseignements fondamentaux pour Paul et Julien qui ont fait l'armée.
06:29La cohésion de la nation, l'efficacité, redonner une âme un peu à notre pays.
06:33Au service militaire, t'es obligé d'avoir des contacts, de savoir vivre, respecter son prochain.
06:38Pour ce qui se passe à l'heure actuelle, il faut des soldats.
06:41Et un service militaire est aussi l'occasion d'allier la vie en communauté et le renforcement de l'ordre dans un pays, évoque ce Strasbourgeois.
06:47Il y a des contraintes, il y a de la discipline, il y a de l'ordre, il y a du travail, de vie en communauté.
06:52Moi j'ai des copains qui ont fait leur service militaire en Allemagne, d'autres ils sont allés à Marseille.
06:56Vous voyez que ce soit un mélange.
06:58Ces Alsaciens espèrent que ce service sera à nouveau obligatoire.
07:01Mais pour ce faire, il faudrait que le gouvernement mette plus de moyens financiers dans les casernes.
07:05Noé Chaillot, correspondant d'Europe 1, dans le grand est, juste d'un mot, aura-t-il été mal avant de vous libérer ?
07:10Pour ou contre le retour du service militaire obligatoire ?
07:12Moi je ne suis pas pour le retour du service militaire obligatoire, je suis pour une formation militaire.
07:15Je crois que c'est ça qu'il faut qu'on organise comme dans beaucoup de pays.
07:17C'est une capacité à ce que les uns et les autres comprennent ce qu'est la défense, les éléments stratégiques, et qu'en cas de guerre on sache quoi faire.
07:24Et le service militaire qui a donc été supprimé, suspendu en 1996 à l'époque de Jacques Chirac.
07:30Merci beaucoup d'être intervenu dans les studios d'Europe 1 aujourd'hui.
07:34De rien.