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Le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV ce vendredi 7 mars. 

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Sébastien Chenu.
00:05Bonjour madame.
00:06Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:08Vous êtes le vice-président du Rassemblement National, vous êtes député du Nord,
00:11on va évidemment revenir sur ce qui s'est joué hier soir à Bruxelles
00:14et sur les échanges entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine,
00:18Vladimir Poutine traitant Emmanuel Macron de Napoléon,
00:22mais du Napoléon de la retraite de Russie.
00:24Je voudrais d'abord vous interroger sur les prisons de haute sécurité
00:28annoncées hier par Gérald Darmanin.
00:30Il n'y en aura pas une mais deux, deux prisons de très haute sécurité
00:33pour isoler, couper du monde les plus gros narcotrafiquants,
00:36ceux qui en tout cas présentent le plus gros danger
00:38et la première accueillera ces narcotrafiquants dès le mois de juillet.
00:42Est-ce que vous saluez cette décision et cette annonce ?
00:45Oui alors c'est une demande que nous on avait depuis longtemps,
00:48de faire en sorte que les narcotrafiquants soient isolés.
00:51Plusieurs choses peut-être d'abord.
00:53D'abord moi je vais commencer par saluer, avant de saluer cette décision,
00:56saluer les personnels pénitentiaires qui font un boulot formidable
01:00et souvent un peu en dessous des radars,
01:02souvent peu rémunérés, mal considérés.
01:06Je pense qu'il faut aussi qu'on pense à la revalorisation de ces agents
01:09et aussi à la nécessaire mobilisation.
01:12Mais c'est le cas là non ?
01:13Oui d'accord.
01:14Il salue d'ailleurs plutôt la décision du ministre de la Justice.
01:15Oui mais ce que je veux dire c'est qu'il ne faut pas oublier
01:17qu'il y a des hommes et des femmes qui derrière font un travail
01:19qui est particulièrement ingrat et difficile en matière de sécurité.
01:23Je veux d'abord penser à eux sur les places de prison en tant que telles.
01:26Nous on est favorable à ça à partir du moment où on reste dans des prisons
01:30qui sont à des formats de 200 détenus.
01:34C'est à peu près le cas je crois, ou même un peu moins peut-être,
01:37de Vendin-le-Vieille et puis de la prison de Condé-sur-Sarthe
01:40parce que ça reste des établissements gérables
01:42avec des prisonniers excessivement difficiles.
01:45Le reste, aller dans des schémas de grandes prisons américaines
01:50avec des centaines et des milliers de détenus, ça devient difficile.
01:53Donc là, on est dans un schéma qui va bien.
01:55Mais il ne faut pas oublier, lorsqu'on salue une décision qui est celle-ci,
02:00ce n'est pas non plus révolutionnaire non plus.
02:03Dans la lutte contre le narcotrafic, ça dit quoi ?
02:06Ça dit d'abord que Gérald Darmanin, lorsqu'il était à l'intérieur, a échoué.
02:09A échoué sur place nette.
02:11Souvenez-vous, les opérations place nette,
02:13les points de deal qui devaient être éteints et qui se sont reconstitués.
02:16Est-ce que ce n'est pas plutôt l'inverse ?
02:17C'est-à-dire qu'à partir du moment où un certain nombre de narcotrafiquants ont été arrêtés ?
02:21Non mais ceux-là, ils sont déjà en prison depuis déjà longtemps, en réalité.
02:24Pour un grand nombre d'entre eux, mais ça a vocation aussi à en accueillir de nouveaux.
02:27Et puis surtout, si vous voulez, tant qu'on ne traite pas la problématique de la drogue
02:31et du narcotrafic qui est essentiel dans notre pays,
02:34c'est-à-dire à travers la gestion des frontières, à travers une justice.
02:37Je rappelle que dans la plupart des cas, par rapport à la peine qui est prononcée,
02:42c'est 19% de la peine prononcée qui est effectivement effectuée.
02:47Donc ça veut dire que vous avez des juges, des magistrats qui prononcent des peines
02:50et qu'à la fin, les détenus en ont... les condamnés en ont effectué qu'une petite partie.
02:55Donc vous avez ça et puis vous avez évidemment tapé le consommateur.
02:58Et sur ces trois volets, une justice plus efficace, un consommateur mis en responsabilité...
03:04Vous avez longtemps entendu dire parfois que la justice était trop laxiste,
03:08qu'on ne tenait pas suffisamment les prisons.
03:11Là, pour le coup, c'est quand même... vous applaudissez, non ?
03:15Ça pourrait être vous, vous auriez décidé la même chose.
03:17Ça va dans le bon sens, on le dit, je viens de vous dire, je trouve que ça va dans le bon sens.
03:20Mais c'est un petit pas dans un océan de difficultés,
03:24qui est la lutte contre le narcotrafic et sur lesquelles il faut s'attaquer.
03:27Est-ce que vous iriez plus loin ?
03:28Tant qu'on ne gère pas les frontières, je vais vous dire,
03:30parce que la drogue, elle arrive bien de quelque part,
03:32elle ne dégringole pas de la planète Mars.
03:34Regardez notamment le front maritime.
03:36On disait, le Havre devient le premier lieu...
03:38Mais le front maritime est une frontière.
03:40Mais ça veut dire qu'il faut gérer et avoir la possibilité de gérer nos frontières.
03:45La double frontière proposée par Jordan Bardella au moment des européennes,
03:48c'est-à-dire les frontières extérieures de l'Europe,
03:50mais aussi la gestion nationale de nos frontières,
03:53sont des éléments essentiels dans le combat contre le narcotrafic.
03:56Mais en l'occurrence, pardon Sébastien Chenu, j'ai du mal à comprendre,
03:58parce qu'effectivement les ports, et notamment le port du Havre par exemple,
04:01ce sont des frontières extérieures de l'Europe.
04:03C'est déjà une double frontière.
04:05C'est déjà une double frontière, mais il nous faut des moyens,
04:07et surtout la gestion des frontières nationales, ça passe par les pays.
04:11Et ce n'est pas quelque chose qu'on délègue.
04:13C'est-à-dire que nous, nous considérons qu'il y a une double frontière à avoir,
04:16les frontières européennes et les frontières nationales,
04:19et aujourd'hui c'est un angle mort.
04:21Il y a également d'autres points qui pourraient être avancés.
04:24Les pénitentiaires, le personnel pénitentiaire,
04:27demande à aller même peut-être plus loin à terme,
04:29c'est-à-dire l'idée qu'il puisse y avoir des prisons spécialisées,
04:32en fonction de la nature ou du profil des condamnés.
04:35Il pense notamment à la question des condamnés pour terrorisme,
04:39ou alors à la question également des condamnés
04:41qui présentent des profils psychiatriques difficiles,
04:44qu'ils ne soient pas mélangés aux autres.
04:45Est-ce que vous estimez que c'est une bonne chose et qu'il faudrait aller vers cela ?
04:48Sur la question de la santé mentale, évidemment,
04:50parce que la question de la santé mentale,
04:52c'est-à-dire que vous avez des gens qui n'ont rien à faire,
04:54en réalité dans des prisons,
04:55et qui occupent des places de prison qui empêchent l'enfermement,
05:00en tous les cas, des peines de prison réelles pour d'autres délinquants.
05:03Donc là, on doit évidemment avoir une réflexion très poussée
05:06sur la question de la santé mentale et de l'enfermement
05:08de gens qui ont des problèmes psychiatriques très importants.
05:10Parce que nous sommes au maximum,
05:12je crois qu'on doit avoir 80 000 détenus en France,
05:14on est au maximum des places occupées, voire sur-occupées.
05:18Donc évidemment, on doit avoir des endroits,
05:22des structures qui permettent à la fois d'accueillir ces délinquants
05:27avec une psychiatrie très particulière,
05:29mais également avoir des établissements pour des courtes peines,
05:32pour des petits délits qui doivent aujourd'hui être créés.
05:35Ça, ça n'existe pas aujourd'hui dans le pays.
05:37Je ne vois pas Gérald Darmanin à la manœuvre.
05:39Et nous pensons que notamment dans la problématique
05:42de la violence des mineurs, on doit pouvoir enfermer
05:45plus tôt, plus rapidement, pour des courtes peines
05:48plus efficaces effectivement des mineurs délinquants
05:50dans des établissements qui leur sont dédiés.
05:53Cette semaine, c'est l'examen de la loi
05:56dans laquelle sera cette question des prisons,
06:00la loi sur la lutte contre le narcotrafic.
06:02Et j'ai été très surprise de voir que derrière les portes
06:05de la commission des lois, vous avez fait, vous le RN,
06:08obstruction à l'avancée du texte sur la lutte
06:11pendant toute une journée.
06:12Et d'ailleurs, tous vos adversaires,
06:15que ce soit la France Insoumise, la droite,
06:17la Renaissance, l'ont dit aux membres présents
06:20lors de cette commission des lois,
06:21n'ont pas compris votre stratégie.
06:23Vous avez fait perdre énormément de temps
06:25à vos collègues députés.
06:27Pour chaque nouvel amendement examiné,
06:29vous avez demandé systématiquement
06:31une procédure de vote beaucoup plus longue.
06:33Pourquoi vous faites ça ?
06:34Pourquoi vous faites ça derrière les portes de l'Assemblée ?
06:36Non, on ne fait pas ça derrière les portes de l'Assemblée.
06:38Tout est public.
06:39Les comptes rendus sont publics.
06:41Les votes sont publics.
06:42On fait notre boulot de législateur.
06:44Parce qu'il y a une hypocrisie, je vais vous dire.
06:46Quand d'un côté, vous avez le garde des Sceaux
06:48qui nous dit « je lutte contre le narcotrafic »
06:50et que dans la même journée,
06:51vous avez des gens de sa majorité,
06:53je pense à un député de Moselle, M. Mendès,
06:55qui s'associe à un député LFI, M. Léaument,
06:58pour demander la dépénalisation de l'utilisation de la drogue,
07:01tout ça doit être mis dans la lumière.
07:03Il y a une hypocrisie dans cette majorité.
07:05Il y a une hypocrisie dans la lumière,
07:06le fait que vous faites obstruction à l'examen parlementaire.
07:08On fait notre boulot de législateur, madame.
07:10Qu'est-ce qu'on dirait si on laissait passer tout ça ?
07:12Donc nous, nous faisons notre boulot de législateur
07:14et nous les mettons face à leurs responsabilités,
07:16en demandant notamment des votes,
07:18qu'ils soient des votes publics
07:20ou des votes à bulletin secret,
07:22en tous les cas selon ce que les possibilités nous offrent.
07:24Vous considérez aujourd'hui qu'il y a une forme d'alliance
07:26entre certains du gouvernement et LFI ?
07:28Il y a un bloc, une tendance,
07:31un côté de la majorité qui penche à gauche,
07:34qui effectivement fait des clins d'œil
07:36d'abord au Parti Socialiste, puis à LFI,
07:38sur les sujets de société en particulier.
07:40On le voit bien.
07:42Et ça, quand vous entendez les propos de M. Sacha Houllier,
07:45qui a été président de la commission des lois macroniste
07:47dans le dernier mandat,
07:49ou ceux de M. Mendès, député macroniste de Moselle,
07:52qui visiblement revendique lui-même,
07:54en tant que parlementaire, de consommer de la drogue,
07:56vous vous dites qu'effectivement,
07:58on n'est pas au bout du chemin,
07:59et qu'il va falloir que cette majorité,
08:01ou ce bloc central, je ne sais pas comment on l'appelle,
08:03soit un peu plus clair vis-à-vis de ce qu'ils attendent
08:05dans la lutte contre la drogue,
08:06parce que vous ne pouvez pas avoir un garde des sceaux
08:08qui ouvre des prisons,
08:09et de l'autre côté, des députés
08:11qui souhaitent alimenter un trafic.
08:13Sébastien Chenu, hier les Européens
08:16étaient réunis à Bruxelles.
08:18Dans le même temps, il y a eu ces échanges
08:20entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron,
08:22échanges indirects bien sûr.
08:24Vladimir Poutine, qui à l'adresse d'Emmanuel Macron,
08:26dit qu'il y a des gens qui veulent revenir
08:28à l'époque de Napoléon,
08:29en oubliant comment elle s'est terminée.
08:31Ça fait référence à la retraite de Russie,
08:33la Bérezina.
08:35Oui, il n'y a pas eu que ces étapes-là,
08:37ces faits-là chez Napoléon.
08:39Il y a eu aussi des victoires,
08:41des choses un peu plus glorieuses,
08:43mais je ne vais pas inviter Poutine,
08:45qui à mon avis ne m'écoute pas,
08:47à un peu plus de respect
08:50du président français,
08:52parce que moi, je suis respectueux de la fonction,
08:55mais je pense que les comparaisons
08:57de Vladimir Poutine sont déplacées.
08:59Je pense que ce n'est pas de toute façon,
09:01en cherchant à, si ce n'est insulter,
09:03parce que ce n'est pas insultant de se faire comparer
09:05à Napoléon, il ne faut pas non plus exagérer,
09:07mais en tous les cas, je pense qu'on va revenir
09:09à des choses beaucoup plus calmes.
09:11Aujourd'hui, il y a peut-être des possibilités
09:13qu'une conférence de paix internationale advienne.
09:15Nous, avec Marine Le Pen,
09:17c'est ce que nous demandons depuis toujours.
09:19Je vous rappelle que lorsqu'on a demandé
09:21qu'une conférence de paix internationale
09:23avec tous les partenaires puisse être montée,
09:25que la France en soit moteur,
09:27on nous a traités de collabos,
09:29on nous a traités de traites,
09:31on nous a traités de mauvais patriotes.
09:33C'était vraiment la défaite avant la défaite.
09:35Et aujourd'hui, tout le monde se range
09:37à l'idée qu'une conférence internationale
09:39de paix, dans laquelle tout le monde
09:41serait présent, peut être une des solutions.
09:43Vous parliez du fait que la comparaison
09:45avec Napoléon n'était, en tout cas
09:47à nos yeux français, sans doute pas insultant,
09:49mais il y a également le ministre
09:51des Affaires étrangères russe,
09:53M. Lavrov, qui a été plus loin
09:55en le comparaisant éventuellement
09:57à Hitler. Contrairement à ses prédécesseurs
09:59qui voulaient rentrer en guerre avec la Russie,
10:01Napoléon, Hitler,
10:03M. Macron n'a pas
10:05beaucoup de finesse.
10:07Bon, qu'Emmanuel Macron n'ait pas beaucoup de finesse,
10:09ça, on ne le découvre pas, mais il est surtout
10:11en général très changeant.
10:13Moi, la comparaison avec Adolf Hitler, je la trouve épouvantable
10:15et je la condamne évidemment.
10:17Mais qu'Emmanuel Macron soit changeant, ça reste
10:19effectivement une des grandes problématiques
10:21de la diplomatie française.
10:23M. Macron nous a beaucoup brouillés
10:25avec beaucoup de monde, a beaucoup changé de pied.
10:27Je vous rappelle qu'à une époque, il voulait
10:29négocier notre siège
10:31à l'ONU, à la commission permanente de l'ONU
10:33avec d'autres pays, faire en sorte que
10:35de le partager. Il ne le voulait pas, vous ne pouvez pas dire ça aujourd'hui.
10:37C'est comme quand vous dites qu'il veut partager le bouton nucléaire.
10:39Il n'a jamais, jusqu'à présent, dit
10:41précisément... Non, mais il envoie des
10:43messages qui font penser
10:45ceci et qui sont reçus comme telles.
10:47Oui, mais ça veut dire qu'il a eu l'idée derrière.
10:49Et Valéry Hayé, la tête de liste, alors tout le monde
10:51l'a oublié, d'accord. Mais je rappelle, c'était la tête
10:53de liste d'Emmanuel Macron aux élections européennes.
10:55C'est sûr.
10:57Quand je dis tout le monde l'a oubliée,
10:59ce n'est pas insultant, c'est l'avis politique.
11:01Elle est en tout cas députée européenne.
11:03Comme on oubliera beaucoup de monde.
11:05En tous les cas, Valéry Hayé,
11:07elle était pour le fait qu'on puisse partager
11:09notre dissuasion nucléaire.
11:11Elle l'a dit pendant la campagne européenne.
11:13Donc, si vous voulez, il y a quand même aussi en Macronie
11:15l'idée d'aller vers ça parce que
11:17c'est leur idée fédéraliste. Il faut
11:19en sorte de dépecer
11:21les États pour tout
11:23mettre dans le pot commun européen.
11:25Emmanuel Macron qui, en réponse,
11:27estime que Vladimir Poutine est
11:29un impérialiste révisionniste.
11:31Il a raison de répondre.
11:33Non, mais ce n'est pas en s'insultant.
11:35Enfin, je veux dire, ce qui est valable dans un sens, c'est valable dans l'autre.
11:37Moi, je pense que ça ne sert à rien
11:39de s'insulter entre dirigeants
11:41politiques de grands pays.
11:43Parce qu'à un moment, on est obligé de se retrouver
11:45autour d'une table pour trouver des solutions
11:47et on paie au bénéfice de l'Ukraine.
11:49Au bénéfice de l'Ukraine, 800 milliards
11:51d'euros annoncés de nouvelles
11:53dépenses sur la défense.
11:55Vous disiez,
11:57je ne veux rien partager, mais au fond, quand on regarde
11:59dans le détail, c'est les États eux-mêmes
12:01qui vont se réarmer.
12:03Ce n'est pas une armée européenne.
12:05Au fond, ça correspond à peu près
12:07à votre idée du fait que chaque
12:09pays doit se réarmer, non ?
12:11Non, alors, ce n'est pas exactement ça.
12:13D'abord,
12:15où en sommes-nous ? Nous, notre armée,
12:17ça, c'est aussi un des grands procès qu'on peut faire
12:19à Emmanuel Macron. Elle a été affaiblie
12:21par les décisions politiques d'Emmanuel Macron.
12:23Je vous rappelle, 800 millions,
12:25quand il est arrivé en 2017, 800 millions de coupes budgétaires
12:27pour l'armée française, la révocation
12:29d'ailleurs du général De Villiers.
12:31Vous ne pouvez pas dire que depuis, le budget
12:33de la défense n'a pas été augmenté.
12:35Il devrait augmenter, doubler même, d'ici
12:372030. Mais madame, c'est une politique de gribouille.
12:39Ça veut dire qu'en 2017, on baisse le budget
12:41puis on le réaugmente. Ça veut dire qu'il n'y a pas de vision
12:43à long terme. D'ailleurs, qui a payé
12:45l'addition à l'époque ? Ça a été le général
12:47De Villiers, qui l'avait dénoncé.
12:49Donc, si vous voulez, il y a une politique de gribouille.
12:51Emmanuel Macron n'a jamais vraiment eu
12:53confiance, visiblement, en notre armée pour la
12:55déshabiller à ce point. Est-ce qu'aujourd'hui, il se rattrape ?
12:57Il se rattrape
12:59parce qu'il se rend compte que, finalement, quand on
13:01délègue à d'autres l'idée
13:03de nous protéger, aux Américains en l'occurrence,
13:05il y a un moment où,
13:07lorsque ces autres se retirent,
13:09parce qu'ils ont des considérations domestiques qui font qu'ils ne veulent
13:11plus mettre un euro là-dedans
13:13dans la protection des autres,
13:15eh bien, on est face à ces responsabilités.
13:17Donc, ce n'est pas qu'il se rattrape, c'est qu'il n'a pas vu clair.
13:19C'est qu'il a cru
13:21que les Américains, toute leur vie,
13:23allaient fonctionner ainsi. Mais aujourd'hui, le fait que l'Europe
13:25en prenne au minimum la mesure
13:27et qu'elle l'autorise
13:29ses 800 milliards
13:31de dépenses supplémentaires pour le budget
13:33sans les comptabiliser, par exemple, dans les règles budgétaires,
13:35est-ce que là, vous vous dites, l'Europe est au rendez-vous ?
13:37Non, parce que, je veux dire, d'abord,
13:39l'Europe n'a pas à s'occuper de ça réellement.
13:41En réalité, pour qu'il y ait des armées
13:43qui coopèrent, il faut qu'elles soient
13:45structurées. Aujourd'hui, c'est la France
13:47qui a le plus bel outil
13:49de défense en Europe.
13:51D'ailleurs, la première des choses, ce serait que
13:53si on devait avoir une solidarité en matière
13:55de défense en Europe, ce serait que les
13:57pays européens achètent français,
13:59achètent leur matériel en France, ce qu'ils
14:01ne font pas. Et moi, j'aimerais entendre...
14:03En Europe, au minimum en Europe.
14:05Oui, d'accord, mais moi j'aimerais entendre, oui, au minimum en Europe,
14:07en tous les cas. En France, moi je suis cocardier,
14:09désolé, mais j'aimerais qu'Emmanuel Macron
14:11le dise, j'aimerais qu'il agisse là-dessus.
14:13Regardez, on a déjà...
14:15Les différents états-majors des armées
14:17vont être réunis la semaine prochaine, mardi
14:19prochain, à Paris.
14:21Est-ce que ça, vous estimez que c'est une bonne chose
14:23malgré tout, parce qu'on est plus forts ensemble ?
14:25Non, mais qu'on coopère, oui,
14:27on l'a toujours dit, mais qu'on ne se mette pas
14:29sous la tutelle de quiconque.
14:31Regardez, il n'y a pas...
14:33Parce que nous sommes ceux qui avons
14:35l'arme atomique. Il n'y a pas...
14:37Si c'est sous la tutelle... Pardon, je repose la question.
14:39Si c'est sous la tutelle de la France, alors
14:41est-ce que, dans ces cas-là, vous estimez que la France
14:43est la meilleure ? Non, mais la France est moteur, parce que la France est la mieux
14:45armée. La France est la plus structurée
14:47en matière de défense, par des choix qui ont été faits
14:49bien avant Emmanuel Macron, puisque c'était
14:51grosso modo le général De Gaulle
14:53qui nous a permis d'avoir cette dissuasion
14:55nucléaire. Mais elle ne se partage
14:57pas. Elle doit rester notre outil.
14:59Elle doit rester un outil
15:01dans lequel le président français
15:03décide. Vous êtes-il rassuré
15:05sur ce point ? Non, parce qu'en fait
15:07je vais vous dire, Emmanuel Macron
15:09joue en permanence
15:11avec un manque total de sincérité
15:13qu'on voit, une espèce de comédie
15:15qui vient nous dire, après
15:17avoir agité
15:19la menace
15:21du Covid à une époque, en
15:23poussant les feux jusqu'au bout, après
15:25aujourd'hui, il rejoue un peu la même chose
15:27pour reprendre la main, il rejoue
15:29la même chose avec la menace russe.
15:31On a joué avec la menace du Covid ?
15:33Non, mais il est allé au maximum. Il a tiré
15:35au maximum sur la corde. Et là, il le
15:37fait de la même façon sur la Russie. Parce que la
15:39Russie, c'est une menace. La Russie,
15:41c'est une menace. Poutine, c'est une menace.
15:43Mais on a des menaces bien plus
15:45j'allais dire
15:47imminentes. D'abord sur
15:49d'autres sols. L'islamisme,
15:51je reprends les propos d'Hervé Morin,
15:53d'Henri Guénaud, etc.
15:55Mais ils ne luttent pas, le gouvernement
15:57actuel, le président ne lutte pas contre
15:59cette menace-là ? Non, d'abord, ils ne luttent pas
16:01contre la menace de l'islamisme, nous l'avons
16:03dit bien des fois. Et on a
16:05bien des exemples qui montrent qu'ils
16:07ne luttent pas contre la menace islamiste au niveau
16:09auquel on devrait lutter dans notre pays.
16:11Mais ce n'est pas parce qu'il y a une menace islamiste qu'il n'y a pas une menace
16:13de la Russie. D'accord, mais la menace imminente,
16:15ce n'est pas Poutine demain sur les Champs-Elysées.
16:17Je veux dire, à un moment, il faut être réaliste.
16:19Il faut éviter
16:21de faire peur aux populations.
16:23Vous avez dit le mot « jouer ». Oui,
16:25il joue sur les peurs. Et Mme Macron, pourquoi ?
16:27Pour deux choses, lui reprendre la main
16:29parce qu'il ne supporte pas d'être ce président
16:31affaune qu'on n'écoute pas
16:33depuis si longtemps. Et deux, pour faire avancer
16:35un agenda fédéraliste,
16:37c'est-à-dire toujours donner davantage
16:39de pouvoir à l'Union Européenne. Est-ce que vous n'êtes pas, vous, à l'inverse, en train de minimiser
16:41la menace ? Non, j'essaye d'être réaliste.
16:43Je vous ai dit, j'ai commencé par le dire,
16:45la Russie est une menace. Est-elle
16:47une menace imminente ? Est-ce que Vladimir
16:49Poutine, lundi matin, sera sur les Champs-Elysées ?
16:51Probablement pas. En revanche,
16:53est-ce qu'il peut y avoir un attentat ce week-end ?
16:55C'est tout à fait possible. Donc, si vous voulez,
16:57oui, il y a des menaces. Nos pays,
16:59d'ailleurs, tous, vivent sous les menaces
17:01multiples et variées. Mais je pense
17:03qu'Emmanuel Macron se sert de ça.
17:05Et se sert de ce drame. Et c'est là
17:07où il n'est pas sincère. Il se sert du drame ukrainien
17:09à des fins de politique personnelle.
17:11Vous dites exactement la même chose qu'elle a dit. Mais exactement.
17:13Au mot près. Je recevais Emmanuel Bompard hier
17:15sur AMC qui disait exactement ça. Mais je dis la même chose
17:17qu'Henri Guaino et qu'Hervé Morin aussi.
17:19Voilà, nous disons
17:21les mêmes choses parce que nous voyons clair dans le jeu d'Emmanuel Macron
17:23et qu'il affole les Français
17:25qui, sincèrement, n'ont pas besoin de ça.
17:27Sébastien Chenu, des pensions ou des canons ?
17:29C'est presque la question qui commence à se poser. En tout cas,
17:31elle est posée pratiquement telle qu'elle par le directeur général
17:33de la Banque publique d'investissement,
17:35Nicolas Dufourc, le successeur, donc, de notre
17:37actuel ministre de l'économie,
17:39qui considère qu'on ne peut pas
17:41avoir à la fois un État-providence
17:43généreux et réarmer le pays.
17:45Il estime notamment que l'argent
17:47des retraités les plus jeunes,
17:49ceux de 65 à 75 ans,
17:51bénéficient aujourd'hui d'une sorte de grand loisir
17:53après la soi-disant
17:55vraie vie difficile du travail
17:57et qu'on ne peut plus
17:59se l'offrir.
18:01Je pense que, si vous voulez,
18:03on doit, pour maintenir et sauver
18:05notre système social en particulier,
18:07on doit produire,
18:09on doit avoir des emplois qualifiés,
18:11on doit réindustrialiser notre pays.
18:13C'est tout ce que n'a pas fait ce gouvernement.
18:15Je vous rappelle, encore une fois,
18:17qu'on pourrait regarder même les chiffres du chômage aujourd'hui,
18:19mais sur la qualité des emplois
18:21qui ont été créés dans notre pays, ils sont très faibles.
18:23Ce sont des emplois avec très peu de valeur ajoutée.
18:25Sur les sites industriels, aujourd'hui,
18:27beaucoup de sites industriels sont menacés.
18:29Sur l'automobile, je vous rappelle
18:31que, quand même, l'automobile dont on a dit
18:33que les décisions de l'Europe,
18:35en 2035, de cesser la construction
18:37de voitures,
18:39de tout mettre, pardon,
18:41dans l'électrique et de cesser
18:43les moteurs thermiques, va avoir des répercussions.
18:45Nous l'avons dénoncé.
18:47Vous le savez depuis hier.
18:49Depuis hier, c'est à nouveau assoupli.
18:51Effectivement, on n'est pas sûr de cette date
18:53butoir de 2035.
18:55Aujourd'hui, c'est l'inverse de ce qu'il faut faire.
18:57On le dit depuis des années.
18:59Pourquoi ces pertes de temps ?
19:01C'est comme ça qu'on affaiblit, d'ailleurs,
19:03un pays industriel. C'est par ces décisions-là.
19:05Le Green Deal et toutes ces normes
19:07supplémentaires que suivent.
19:09J'ai une question très précise sur Vancorex.
19:11C'est une question que pose notamment la France Insoumise,
19:13justement, sur cette usine Vancorex
19:15qui est en redressement judiciaire.
19:17Est-ce que vous estimez que cette usine qui participe
19:19notamment à la fabrication du perchlorate
19:21d'ammonium, qui est un des
19:23carburants nécessaires au combustible
19:25de la fusée aérienne, est-ce que vous estimez
19:27qu'il faut nationaliser Vancorex ?
19:29Je ne suis pas sûr qu'il faille commencer
19:31par la nationalisation. Ce qu'il faut, c'est qu'effectivement
19:33l'État se saisisse de ce dossier.
19:35Je ne le connais pas particulièrement.
19:37Je ne vais pas avoir des propos définitifs
19:39ici. Je pense que l'État a un rôle à jouer
19:41dans ce dossier. Je ne vais pas immédiatement
19:43vers la nationalisation
19:45parce que la nationalisation n'est
19:47pas toujours la réponse à tout.
19:49Mais que l'État puisse mettre le nez dans ce dossier
19:51me semble utile et nécessaire.
19:53Merci Sébastien Chenu d'avoir répondu à mes questions.
19:55Vice-président du Rassemblement National et député du Nord,
19:57il est 8h52.

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