Critiqué par certains, défendu par d’autres et mal compris par beaucoup, l’« accord Mercosur » suscite aujourd’hui de vives discussions dans les exploitations agricoles de l’Union européenne, particulièrement en France.
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00:00L'accord avec le Mercosur est complètement aberrant.
00:02La compétitivité de nos entreprises va se renforcer.
00:06Villipendiado pour unos, defendido por otros,
00:09malcomprendido por muchos.
00:10Le dénominado acuerdo Mercosur
00:12genera estos días grandes pasiones en granjas de toda la Unión Europea,
00:16especialmente aquí en Francia.
00:17La Comisión Europea acaba de firmarlo
00:20para gran consternación de casi todos los agricultores franceses
00:23que se oponen abiertamente a un acuerdo ambicioso y complejo
00:27qui dure 25 ans de négociations.
00:34Le marché commun du Sud, Mercosur et la Unión Européenne
00:37ont accordé de commercer des biens avec ou sans arancelles.
00:41Si ratifié, il créerait un marché d'environ 800 millions de personnes,
00:45l'une des zones de commerce libre les plus grandes du monde.
00:49Il éliminerait plus de 90% d'arancelles entre le Brésil, l'Argentine,
00:52le Paraguay, l'Uruguay et les 27 pays communautaires.
00:57Il impliquerait moins d'impôts sur les voitures,
01:00les équipes industrielles et les produits chimiques européens,
01:03en plus de la vêtements, les produits pharmaceutiques et certains alimentaires.
01:07Au contraire, l'UE ouvrirait plus ses marchés au Mercosur,
01:11en particulier à ses produits alimentaires.
01:15Il augmenterait les quotas libres d'impôts de sucre et de corral.
01:19Mercosur pourrait aussi exporter à l'Europe
01:2199 000 tonnes supplémentaires de vaccins avec arancelles déduites.
01:25L'Allemagne et l'Espagne soutiennent l'accord.
01:28L'Italie a envoyé des signes contradictoires.
01:31La Pologne, et en particulier la France, sont en contre.
01:34Ses agriculteurs disent que les producteurs Mercosur
01:37ne seront pas soumettus aux normes et aux coûts laboraux européens
01:40ni à leur stricte régulation des pesticides
01:43ou des hormones et des antibiotiques en animaux.
01:46Ils dénoncent aussi que l'accord désempare les consommateurs
01:49et menace la sustainabilité de l'économie européenne.
01:54Mais même dans le secteur agroalimentaire français puissant,
01:57les opinions sont très divisées.
02:00Moins d'arancelles et des marchés plus ouverts
02:02perjudiqueraient par exemple les créateurs d'animaux bovins
02:06mais bénéficieraient en même temps
02:09aux producteurs et exportateurs de vins et de fruits.
02:12L'Union Européenne est en train d'améliorer l'économie
02:15et d'améliorer la qualité de l'économie de l'Europe.
02:18À 43 ans, Pierre-Marie Delangle se définit comme un producteur local.
02:23Son exploitation au centre de la France a été un effort de pire en même temps.
02:27Les membres de l'Union Européenne ont été autorisés
02:31à défendre le respect des droits de la nature
02:34et à trouver des solutions à la question.
02:37Il a été le premier emploi à faire face à la nature
02:42et à faire face aux problèmes de la nature.
02:46Son exploitation dans le centre de France emploie 6 personnes,
02:50crée des poules, des oeufs et environ 250 vaches,
02:53entre laitues et laitons.
02:55Il estime que l'accord avec Mercosur
02:57obligerait à réduire les prix jusqu'à un 30%,
03:00ce qui, il dit,
03:01menerait en danger son activité.
03:04Si on est concurrencé par la viande qui vient d'Amérique du Sud,
03:08forcément, ce sont des animaux qu'on valorisera moins,
03:10donc on aura moins de revenus.
03:12Qui dit concurrence, dit des baisses d'activité,
03:14mais au niveau global, en Europe et particulièrement en France.
03:17Donc, s'il y a moins d'élevage,
03:19ça veut dire qu'il y a aussi toute une économie derrière,
03:21toute une filière qui est fragilisée.
03:23Donc, s'il y a moins d'animaux à abattre,
03:25ça veut dire moins d'abattoirs,
03:26moins d'outils pour valoriser et transformer nos animaux.
03:29À terme, c'est tout aussi cette économie-là qui est menacée.
03:35Viens, gros, viens !
03:36Allez, viens !
03:38Il y a plein d'autres accords de libre-échange en négociation
03:41ou déjà signés entre l'Europe et tout un tas de pays.
03:43Les États-Unis, le Canada, il y a eu le Maroc,
03:46il y a le Chili, enfin, Nouvelle-Zélande, il y en a énormément.
03:49Ce qui paraît aberrant, c'est de mettre dans le même traité des produits agricoles
03:53qui ont l'impression qu'ils servent de monnaie d'échange
03:55contre des produits industriels.
04:02La plupart de nos terres ne sont pas laborables.
04:04On ne va pas faire pousser des sirèles dans ces parcelles-là.
04:06Donc, à terme, le risque, c'est de voir notre activité d'élevage
04:10condamnée, tout simplement.
04:12On joue avec la souveraineté alimentaire de notre pays
04:15et des différents pays européens.
04:17Ces accords de libre-échange vont favoriser des grands groupes multinationaux
04:21qui vont accaparer des terres et qui vont faire crever ces petits paysans.
04:25Il n'y a rien de cohérent dans tout ça.
04:43Très bien.
04:55L'Accord du Mercosur pose des difficultés pour les autres secteurs agricoles.
04:59Mais pour le secteur viticole, il va permettre de ramener les droits de douane
05:03sur la pénétration de nos vins sur ces pays-là à zéro,
05:06alors qu'ils sont aujourd'hui autour de 27%.
05:09Donc non, l'accord tel qu'il est là pour le secteur des vins et des spiritueux est un accord de libre-échange qui nous satisfait.
05:22En 2017, les accords commerciaux signés avec le Japon qui ont ramené les droits de douane à zéro, donc nul,
05:29nous ont fait gagner en 2018 plus de 15% de vente en valeur et à peu près 10% de vente en volume,
05:36alors que c'était déjà un marché très mature.
05:40L'accord de l'UE
05:46Selon la Commission Européenne, l'accord permettrait aux entreprises de l'UE d'acheter plus de 4 000 millions d'euros par an en or.
05:53La plupart des concessions orales sont liées à des quotas spécifiques pour protéger les consommateurs et les producteurs de l'UE,
06:00tandis que les pays du Mercosur se sont engagés à éliminer la déforestation illégale pour 2030.
06:07Alors, quel est le chemin qui reste à traverser ?
06:09Est-ce que l'Union Européenne peut vraiment permettre de ne pas ratifier l'accord ?
06:13J'ai venu jusqu'ici, jusqu'à Paris, pour transmettre toutes ces questions à Elvir Favry,
06:18un chercheur spécialiste en géopolitique du commerce.
06:23L'accord de l'UE
06:44Au Brésil, en Argentine en particulier,
06:47des minerais qui sont très importants pour toute notre technologie verte et digitale,
06:52vers lesquels on a réorienté des programmes d'investissement et on amorce une stratégie industrielle européenne.
06:59Il s'agit de préserver notre accès à ces mines de minerais critiques.
07:05Et quand il s'agit d'assurances de santé publique,
07:08la législation actuelle devrait être suffisamment effective, affirme.
07:13Il faut garder à l'esprit que tous les produits qui rentrent dans l'Union Européenne doivent respecter les normes sanitaires et phytosanitaires.
07:21Donc, s'il y a un pesticide qui est utilisé en Argentine, au Brésil ou ailleurs,
07:27qui n'est pas utilisé dans l'Union Européenne,
07:29il y a de toute façon un seuil de résidus qui doit être respecté pour pouvoir entrer sur le marché européen,
07:36qu'il y ait un accord commercial ou pas.
07:40La balle est maintenant dans les mains des Etats-membres et du Conseil.
07:44Le Parlement européen devrait aussi donner sa lumière verte pour sa définitive adoption.