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Jean-Pierre Bouchard, psychologue et criminologue, invité de « Morandini Live » sur CNews

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Transcription
00:00On est en direct avec Jean-Pierre Bouchard, qui est criminologue et psychologue. Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:05Je voulais qu'on s'arrête un instant sur quelque chose sur lequel, au fond, on est passé assez vite, parce qu'on était submergés par l'émotion et par le drame.
00:12Mais c'est ce qui est arrivé à cette petite Louise. Selon les autopsies, elle a eu quatre plaies au cou, quatre plaies au thorax, pas d'atteinte sexuelle.
00:23Qu'est-ce que ça évoque pour vous sur le profil de son meurtrier ?
00:28C'est difficile de faire un profil à partir de ça, mais ça met quand même quelques éléments.
00:35C'est-à-dire que le meurtrier a ciblé des parties vitales du corps, le cou, les grandes artères, le thorax, où est situé le poumon et le cœur, évidemment.
00:46Tout ça est mortel, chacun le sait. Donc il y a peut-être une intention de tuer lors de cette agression.
00:54Ça va être confirmé, évidemment, par les enquêteurs, qui ne manqueront pas de poser la question et de vérifier tout ça.
01:00Donc après, ça ne dit pas si l'auteur des faits ou les auteurs des faits connaissaient la victime ou pas, ça ne dit pas s'il y a un lien ou pas.
01:12Donc ça dit très peu de choses, en fait, sur le profil, et tout ça va être affiné par les enquêteurs et par les éléments, des interrogateurs, etc.
01:21Si la personne qui est interpellée pour l'instant s'avérait être, au-delà de suspect, être le coupable potentiel.
01:29Mais encore, il faut être prudent, évidemment, parce que tout ça doit être corroboré.
01:33Autre élément intéressant, il aurait été retrouvé sur la personne interpellée des traces de griffure.
01:41Alors ces traces de griffure sont très intéressantes parce qu'elles vont être corrélées avec d'éventuelles traces sous les ongles de la victime
01:49qui a pu se débattre, évidemment, et choses assez classiques dans ce genre d'affaires, sous les ongles de la victime,
01:55quelquefois sont prélevées des cellules et des cellules qui appartiennent à l'auteur.
01:59Alors est-ce que là, c'est le cas ou pas ?
02:01C'est évidemment une vérification extrêmement classique et qui va être faite par les enquêteurs.
02:07Et si jamais c'était positif, évidemment, ce serait déterminant dans le tournant de l'enquête.
02:12Jean-Pierre Bouchard, avec votre expérience de criminologue, qu'est-ce qui peut faire qu'un homme, tout à coup, tue une jeune fille de 11 ans ?
02:20C'est vrai que c'est une fillette, d'ailleurs, je dis jeune fille, mais c'est même pas une jeune fille, c'est une fillette, c'est une enfant de 11 ans.
02:25Qu'est-ce qui peut faire qu'on la tue s'il n'y a pas de volonté sexuelle, j'ai envie de dire ? Qu'est-ce qui peut se passer ?
02:33Alors déjà, moi, j'ai un discours de prudence par rapport à ça.
02:36C'est pas parce qu'il n'y a pas de traces d'agression sexuelle qu'au départ, il n'y avait pas une intention sexuelle.
02:42Ça, je l'ai vu de nombreuses fois, à savoir des tentatives d'agression sexuelle qui ratent parce que la victime crie, se débat, etc.
02:50Et l'agresseur, finalement, peut décider de fuir ou tout simplement d'éliminer la victime pour pas qu'elle puisse se permettre de l'identifier par la suite.
03:00Ce sont des cas qui ont existé et qu'il faut évidemment investiguer dans toute affaire parce que c'est un classique.
03:06Donc, c'est pas parce qu'il n'y a pas de traces d'agression sexuelle qu'il n'y a pas eu une intention sexuelle au départ, mais on ne sait pas si c'est le cas là.
03:16Évidemment, tout ça va être vérifié, mais c'est un classique dès qu'on a affaire à des enfants à un âge un peu avancé ou à des pré-adolescents ou à des adolescents et notamment des filles.
03:27Donc, c'est hélas quelque chose qui peut arriver, mais après, il peut y avoir des disputes relationnelles, on va dire, des disputes suite à des tentatives de vol de portable ou autre.
03:43Ça aussi, ça peut arriver. Et puis maintenant, on est dans un contexte où, comme vous l'avez souligné, les couteaux et les porteurs de couteaux prolifèrent.
03:52Et donc, les dissensions, les conflits peuvent tourner très rapidement à des agressions armées. Mais encore une fois, je dirais que la piste sexuelle n'est pas close. Elle est à vérifier.
04:05– Et c'est intéressant de faire ces précisions, en effet. Merci beaucoup Jean-Pierre Bouchard, criminologue et psychologue. Merci d'avoir été avec nous.

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