Haute-Garonne: Un entraineur de petit club témoigne sur CNews
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00:00Alors nous sommes nous sommes avec Christophe Chiarello qui est co-président du club de football de Sès-Frouzin et je l'avais hier sur Europe 1
00:07et je lui ai demandé de revenir aujourd'hui parce que je crois que vous êtes licencié dans votre club depuis plus de 50 ans et que vous en avez marre
00:14et que ce qui s'est passé par exemple l'année dernière lorsque avec votre équipe vous êtes allé en déplacement à Montpellier je crois
00:19où vous avez été reçu avec des battes de baseball, je voudrais que vous nous racontiez la vie hebdomadaire d'un co-président d'un club de football et ce qui peut se passer parfois.
00:28Bonjour monsieur. Bonjour monsieur Pascal Faux. Donc qu'est-ce qui s'était passé dans ce déplacement à Montpellier et vous, vous êtes tout près de Toulouse.
00:39Alors ce qui s'est passé lors de ce déplacement à Montpellier, le club de Petit Bar c'est un quartier de Montpellier pour préciser et donc nous avions été reçus avec un porte-voix
00:53en nous traitant de sale français, de sale latin, voilà les racistes qui arrivent, des mangeurs de cochon, des mangeurs de jambon, on s'est fait cracher dessus,
01:02on avait, les parents ont été victimes de bombes lacrymogènes et sur le gâteau quand nous sommes sortis pour reprendre nos minibus, un de nos minibus avait été fracassé à coup de barre.
01:15Voilà ce qui s'est passé. On a été traité de sale français, de raciste et avec un porte-voix et puis alors ce qui est embêtant, ce qui nous a beaucoup choqué
01:27c'est que personne n'est intervenu pour stopper cette violence. Si ce n'est qu'à la mi-temps, un, je pense que c'était l'entraîneur, un des entraîneurs a dit de se calmer un peu
01:38mais au niveau de sécurité, je pense que tout était organisé, nous étions tombés dans un guet-apens.
01:45– Il y a un communautarisme qui se met en place dans le football manifestement et les sanctions avaient été ridicules pour ce club ?
01:53– Les sanctions ont été dictées pour se moquer de nous, voilà, parce que quand on a suivi un petit peu le dossier, ce dossier,
02:04comme beaucoup de dossiers quand on rentre dans ces communautés, ils sont politisés et je sais que le maire de Montpellier était intervenu
02:12alors que nous avions, nous avons un classement de fair-play, vous savez ce que c'est, ce que c'est que le fair-play, la conduite, le comportement.
02:22Bon, sur ce classement de fair-play, sur l'Occitanie, nous étions second, sur l'Occitanie, petit bar dernier, dernier.
02:32– Restez avec nous, il y a peut-être des réactions d'ailleurs sur le plateau mais je dis que c'est un laboratoire, d'ailleurs on a vu ce qui s'est passé.
02:41– Oui, le foot est un laboratoire mais pardon, moi ce qui m'intéresse encore plus c'est le communautarisme qui a pris, qui a envahi tout ce qui est sport de combat.
02:53En 2019, il y a 170 clubs qui ont été contrôlés, une cinquantaine à peu près ont été fermés.
03:00Je rappelle juste que dans les auteurs des attentats en 2015 contre Charlie, ils étaient tous liés dans des clubs, des clubs de sport de combat
03:09qui sont aujourd'hui une manière de recruter.
03:12Vous allez dans, il y a un certain nombre de pratiques, je ne vais pas aller de sport de combat ou si bien pro MMA ou ce genre de choses
03:19ou même de karaté ou de néo-karaté et ces sports de combat, vous, aujourd'hui, ils sont totalement communautarisés, totalement.
03:27Donc imaginez-vous, c'est-à-dire que vous êtes, vous, parce que vous voulez une initiation etc.
03:32la porte vous est fermée, c'est ça quand même la réalité.
03:35Et ça, pardon, il y a eu des démarches qui ont été faites en 2019-2020 et depuis, plus rien.
03:45Mais moi, je vois un autre laboratoire dans toutes ces affaires-là.
03:49Je suis le foot d'un peu loin, donc je n'ai pas les compétences sportives.
03:53Mais sur le caractère fait de société, on va dire, vous dites il y a un laboratoire dans les clubs amateurs.
03:58Il y a un autre laboratoire, c'est les réactions des autorités dans le foot.
04:01Parce que tout ça me semble un peu plus grave que quelques supporters qui crient où ils sont enculés dans un stade, si vous voyez ce que je veux dire.
04:07Or, tout le milieu était en branle pour dire, oh mon Dieu, au secours, comment on va faire pour que ça s'arrête ?
04:13Bon, on a des gamins qui se font insulter quand ils arrivent pour ce qu'ils sont,
04:16qui ne peuvent plus aller prendre les douches avec les autres,
04:18voire qui risquent de prendre un coup de barre de fer à la mi-temps de leur match dans les clubs amateurs.
04:22Et c'est quelque chose, et j'ai précisé au début que j'étais un peu loin de la pratique du foot,
04:27parce que j'en entends, moi, de plus en plus parler.
04:32Charlotte, ce que vous dites est tellement intelligent et tellement vrai.
04:35Évidemment, j'ajouterais comme toujours, c'est-à-dire qu'on agit ce sur quoi on peut agir,
04:43qui est un débat médiatique, donc on veut effectivement, à juste titre d'ailleurs,
04:48lutter contre l'homophobie dans le football.
04:50J'ai été 30 ans dans le football, je vous assure, l'homophobie dans le football,
04:54je ne veux pas dire que c'est un non-sujet, mais considérons que ce n'est pas le sujet le plus dramatique du football.
04:59Je vais le dire comme ça.
05:00Croyez-moi, je vais le dire comme ça.
05:02Effectivement, il y a ce qu'on entend dans les stades, il faut bien évidemment lutter contre ça.
05:08Il y a aussi une catharsis dans un slogan.
05:10Moi, je veux dire qu'on utilise les mêmes mots, parce que j'entends bien,
05:12c'est inqualifiable, c'est insupportable.
05:14On utilise les mêmes mots pour un slogan dans un stade.
05:17Bien sûr, mais vous avez raison.
05:18Ça, c'est le laboratoire qui, moi, m'inquiète le plus.
05:20Mais on est au cœur de cette société qui est devenue folle, avec uniquement,
05:25où chacun ne fait que de la com.
05:27La com, la com, la com, la com, la com et la com, on en crève.
05:31Et puis, quand même, c'est tout.
05:33Et le réel nous saute.
05:34Oui, c'est vrai.
05:35Il y a une dimension aussi, quand même, qui est intéressante.
05:38C'est le lien, très souvent, entre ces clubs et les municipalités.
05:43Je l'ai vu, moi, à travers des élections.
05:47Très souvent, les clubs de foot, ou même les clubs de sport de combat,
05:53et ça, on ne le dit pas, on ne le dira jamais, jamais,
05:56sont des armées électorales au service d'un…
06:02On est d'accord ?
06:03Oui, totalement.
06:04Pour terminer avec notre ami qui est avec nous, et je rappelle,
06:08Christophe Carello, coprésident du club de football de Sès-Frousin,
06:12c'est en Haute-Garonne.
06:13Je crois que vous, vous êtes depuis 50 ans, je disais, licencié,
06:16et vous en avez marre, en fait.
06:18Vous dites, je vais peut-être arrêter.
06:19Oui, c'est ma 54ème année.
06:21Et c'est intéressant, parce que vous dites, j'ai jamais vu ça,
06:25et vous en avez marre, et vous êtes prêt à arrêter votre engagement dans le football,
06:28si j'ai bien compris.
06:30Oui, tout à fait.
06:31Et puis, alors, je m'excuse, j'ai juste une remarque à faire.
06:36Imaginez-vous que mon club reçoive des gens de petits bars,
06:41des gens de cités, et qu'on crie,
06:44« Tiens, voilà les salarabes, les mangeurs de couscous, les mangeurs de moutons. »
06:48Qu'est-ce qui va se passer ?
06:49Moi, je vais avoir sur le rable tous les avocats de la France infernale,
06:53pardon, la France insoumisée.
06:55On va me filer ça sur le rable de suite.
06:58Alors que là, il y a eu des réactions,
07:00bon, je ne vais pas taper sur les instances,
07:03mais je trouve que ça a été léger, très léger.
07:05Et aujourd'hui, ce qui se passe dans nos clubs,
07:08moi, je suis dans un club très tranquille, franchement.
07:11J'ai des éducateurs de jeunes formidables.
07:13J'ai 700 licenciés, 350 gamins en école de foot.
07:18C'est un club référence où, franchement, tout le monde bosse bien.
07:22Mais quand on se déplace, quand on se déplace, monsieur Pro,
07:25dans des quartiers, parce qu'il faut…
07:27Moi, ce qui est gênant, c'est la loi de l'OMERTA dans ce football amateur.
07:31Tout le monde s'écrase.
07:33Et si je devais tout déballer, je créerais un tsunami
07:38et il faudrait me garantir une protection 24 heures sur 24,
07:41de voir par ce que je vois tout ce qui se passe.
07:45Donc aujourd'hui, moi, j'ai des jeunes qui se déplacent dans des quartiers,
07:49mais quand ils arrivent, déjà, ils sont intimidés.
07:52Ils sont quasiment terrorisés avant de jouer.
07:54Alors, imaginez-vous l'état d'esprit qu'ils ont quand ils vont rentrer sur le terrain.
07:59Et tout ça, c'est le résultat.
08:01Alors, toujours pareil, ils sont en politique de tout,
08:04mais c'est le résultat de nos dirigeants, de nos lâches dirigeants
08:08qui ont abandonné tout ça, toutes les valeurs.
08:10Regardez ce petit ange qui s'est fait poignarder,
08:13cette petite gamine-là, la pauvre Louise.
08:15Voilà, c'est le résultat politique de dirigeants
08:18qui ont tout abandonné.
08:20C'est un taillé de sanctions.
08:22Il y a plus tard pour les sanctions.
08:24Pourquoi ce n'est pas appliqué ?