Jeudi 6 février 2025, SMART IMPACT reçoit Mellie La Roque (Service Designer, SNCF Connect & Tech) , Priscille Béguin (Présidente, Kræken) , Meleyne Rabot (directrice générale France, TooGoodToGo) et Julien Pillot (économiste, enseignant-chercheur en économie, Inseec)
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00:00Générique
00:08Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale
00:15un axe fort de leur stratégie. Et voici notre sommaire du jour. L'invité de Smart Impact, c'est Méléine Rabault, la directrice générale France de
00:24« Too good to go », l'appli de lutte contre le gaspillage alimentaire, vient de publier un guide anti-gaspille avec l'ADEME. Dans notre débat, on verra comment
00:32faire évoluer le modèle numérique des entreprises vers plus de responsabilité, plus de sobriété. On prendra notamment l'exemple de la SNCF. Et puis dans notre rubrique
00:42consacrée aux start-up et co-responsables, vous découvrirez Kraken et son logiciel de simulation hydraulique pour anticiper les inondations. Voilà pour les titres,
00:52on a 30 minutes pour les développer. C'est parti !
01:01L'invité de Smart Impact, c'est Méléine Rabault. Bonjour. – Bonjour. – Bienvenue, vous êtes la DG France de « Too good to go », appli créée il y a 10 ans.
01:09Ça représente quoi ? Combien d'utilisateurs ? Combien de nourriture sauvée ? – Alors, ça représente beaucoup d'utilisateurs en France puisqu'on a quasiment
01:151 Français sur 4 qui a téléchargé l'application. Donc ça, c'est les chiffres pour la France. Mais il faut savoir qu'on est aussi une entreprise mondiale.
01:21On est présente dans 19 pays. Et donc à l'échelle du groupe, c'est 100 millions d'utilisateurs. Donc c'est absolument énorme puisque le gaspillage alimentaire
01:29est un problème global et majeur. – Et vous avez mobilisé les tonnes ou les milliers de tonnes de nourriture sauvée en une décennie ?
01:35– Alors oui. Après, à l'échelle d'un Français, moi je peux vous dire ce que ça représente. Chaque Français jette à peu près 25 kilos de nourriture par an.
01:43– Oui, d'ailleurs on avait prévu ce chiffre donc on peut l'afficher. – Et actuellement, « Too good to go », chaque seconde, nous on sauve l'équivalent
01:49d'à peu près 4 repas par seconde. Mais il faut comprendre qu'il y a encore un énorme problème puisque c'est 80 000 repas qui partent à la poubelle
01:55encore chaque seconde dans le monde. – Qu'est-ce qu'on jette le plus souvent ?
01:58– On jette un peu de tout. On jette beaucoup de légumes, on jette beaucoup de pain, la salade. On jette aussi des produits qui, pour le coup,
02:06ont des dates qui sont dépassées parce qu'on ne comprend pas très bien le système des dates. Donc on jette vraiment tout type de produits.
02:12Ce qui est sûr, c'est que si on ramène à l'équivalence de ces produits jetés, ça représente 10% par exemple des émissions de gaz à effet de serre
02:21et 25% de l'eau douce qui a été mobilisée pour les produire, qui finit à la poubelle.
02:25– On l'a vu dans le chiffre, sur les 25 kilos de nourriture encore consommables, il y a 7 kilos qui sont encore emballés.
02:30– Qui sont encore emballés, oui. – Parce qu'on les a oubliés au fond d'un placard,
02:34parce que les dates de péremption sont trop compliquées à comprendre, c'est ça ?
02:37– C'est ça, on a deux types de dates, on a la date limite d'utilisation et la date de durabilité minimale.
02:42Donc en gros, le à consommer de préférence avant le, le à consommer jusqu'au, et les gens ne comprennent pas.
02:47Puisque à consommer jusqu'au, effectivement, il ne faut pas le consommer.
02:50À consommer de préférence avant le, ça ne change rien, vous ne craignez rien.
02:53Il faut observer, sentir goûter le produit avant de le jeter.
02:56– Est-ce que ça a aussi un coût économique, j'imagine, non négligeable quand même ?
03:00– Oui, le gaspillage alimentaire, on se parle d'à peu près 1000 milliards de dollars d'équivalence qui partent à la poubelle, donc c'est énorme.
03:06– Ça, c'est au niveau planétaire, ça ? – Au niveau planétaire, oui.
03:09– Et je regardais, pour la France, 157 euros par personne et par an, donc c'est quand même pas rien.
03:15Vous avez publié avec l'ADEME, et là on va commencer à parler de solutions,
03:20un guide de recettes, d'astuces anti-gaspilles, un guide téléchargeable, gratuitement, qu'est-ce qu'on y trouve en détail ?
03:28– On y trouve plusieurs recettes qui vont à la fois des recettes assez simples qu'on connaît tous,
03:34et si on interroge nos grands-parents, ils vont rire quand on va leur parler des astuces.
03:37– Oui, c'est ça, souvent on réinvente des choses simples.
03:39– Sur comment est-ce qu'on réutilise le pain, comment est-ce qu'on peut utiliser notamment des légumes ou de la courgette,
03:43par exemple, dans un gâteau au chocolat.
03:46– De la courgette dans un gâteau au chocolat ?
03:48– Oui, tout à fait, on peut remplacer les oeufs par de la courgette.
03:50Il y a plein d'astuces comme ça, qu'on connaît moins, qui nous évitent de jeter un certain nombre de produits.
03:56Vous avez aussi l'eau de conservation des pois chiches, par exemple, qui remplace les oeufs aussi dans les recettes.
03:59Donc voilà, on a construit ce guide de recettes avec l'ADEME, il n'est pas exclusif en termes de recettes,
04:06vous en avez plein des recettes anti-gaspi, notamment sur nos réseaux sociaux.
04:09– L'objectif c'est quoi ? C'est de changer notre état d'esprit ?
04:12– Oui, c'est de changer notre état d'esprit vis-à-vis du gaspillage alimentaire,
04:15qui est un problème relativement moderne,
04:18qui est plutôt en lien avec la perte de repère des gens, avec la consommation alimentaire,
04:24puisqu'effectivement, comme on oublie la manière dont sont produites les choses,
04:26on a tendance à leur donner moins de valeur.
04:29Effectivement, c'est un problème que les anciens avaient moins, ils conservaient, ils réutilisaient,
04:33ils ne jetaient pas, là où nous, on a un peu oublié la réalité là-dessus.
04:37– Vous êtes présente dans combien de pays aujourd'hui ?
04:39Et puis, corollaire de la question, comment le modèle s'exporte ?
04:42Est-ce qu'il s'exporte facilement un peu partout ?
04:44Ou alors, est-ce qu'il y a des sociétés, des pays un peu plus réfractaires ?
04:47– Alors, il s'exporte assez facilement un peu partout.
04:50Il ne faut pas oublier que nous, on a une solution de lutte contre le gaspillage alimentaire
04:53qui se matérialise par une application,
04:55donc une application à destination des utilisateurs.
04:58Ça nécessite aussi d'avoir un réseau internet, d'avoir un mobile et d'avoir un paiement en ligne.
05:02Donc effectivement, je dirais que c'est les seules barrières
05:04qu'on peut rencontrer sur certains marchés pour venir s'implanter.
05:07Mais le gaspillage alimentaire étant présent partout,
05:10actuellement, on est dans 19 marchés,
05:11on est dans quasiment tous les pays d'Europe, aux US, au Canada, en Australie,
05:16et on va continuer à s'étendre parce que c'est un problème majeur.
05:19– Mais ça veut dire que c'est une problématique de pays riches et développés ?
05:25Non ? Pas forcément ?
05:26– Le gaspillage alimentaire touche tout le monde.
05:28Dans les pays riches et développés, on va avoir tendance à jeter plus de nourriture
05:32qui était encore emballée, encore consommable.
05:35Là où, dans les pays moins développés, on va plus parler de pertes alimentaires,
05:38donc c'est des pertes qui vont se situer parfois davantage en amont,
05:42au niveau des récoltes ou au niveau simplement de la conservation classique des produits
05:46parce que tout le monde n'a pas accès à un frigo ou à de l'électricité par exemple.
05:48– Vous avez lancé il y a un an, 2go2go plateforme, de quoi s'agit-il ?
05:53– Alors, dans notre mission de lutte contre le gaspillage alimentaire,
05:56on essaie d'aider chacun à lutter à sa manière et donc c'est un produit qu'on a créé,
06:01qui intègre une solution d'intelligence artificielle
06:04à destination de la grande distribution pour les aider à identifier les produits
06:08sur le point de périmé dans leur rayon puisque 2go2go jusqu'à présent,
06:12c'était plutôt une sortie de rayon, on constatait un produit qui allait périmer,
06:16on le mettait en panier, là on remonte un peu la chaîne pour venir les aider
06:19à mieux faire leur travail et à éviter de jeter directement des produits
06:22qui périment en rayon.
06:23– Ça veut dire quoi que la vérification de ces dates, elle est confiée à des robots,
06:30je simplifie volontairement, à l'intelligence artificielle, pourquoi ?
06:33Parce que c'est chronophage, ce n'est pas forcément les tâches
06:36les plus intéressantes pour les salariés de la grande distribution ?
06:38– Alors en fait, c'est surtout que ça prend énormément de temps
06:41parce que la date de consommation d'un produit n'est pas portée par son code barre,
06:45donc en gros, ce n'est pas une information stockée électroniquement.
06:47Donc globalement, ça nécessite un contrôle manuel, aller dans le rayon,
06:51prendre le produit, regarder la date et contrôler chaque produit un à un.
06:54Donc là, ce n'est pas une moulinette qui est très compliquée,
06:57on initie le rayon, on met la date la plus courte pour chaque produit
07:00et ensuite le produit fait un rappel.
07:02Là où il y a vraiment de l'intelligence artificielle, c'est sur
07:04qu'est-ce que je fais de ce produit une fois que je l'ai trouvé,
07:06si c'est sur le point de se périmer, est-ce que je le mets en promotion ?
07:09– Ah oui, donc c'est des recommandations.
07:11– Exactement, il y a des recommandations avec des discantes,
07:14il y a des recommandations aussi pour créer un assortiment de paniers
07:17ou pour le mettre en don pour éviter qu'après le produit
07:19soit lui-même jeté en association.
07:21– Ça veut dire que cette plateforme, elle va proposer aux salariés
07:26de la grande distribution, même le pourcentage de remise, ça va jusque-là ?
07:30– Tout à fait, elle va proposer le pourcentage de remise
07:32et elle va lancer l'impression automatique de la fameuse étiquette jaune ou orange
07:36qui va venir se mettre sur le produit.
07:37– Alors je vais vous poser une question qui ne s'adresse pas à vous,
07:40mais pourquoi ils n'y ont pas pensé plus tôt les enseignes de la grande distribution ?
07:42– Alors certains y ont pensé, certains ont développé ce produit en interne
07:45et d'autres confient ça à des experts de l'anti-gaspi comme Kigutugo,
07:50donc on est là vraiment pour leur faciliter la vie.
07:52– Et quel bilan vous en faites un an après le lancement ?
07:54– C'est plutôt positif, c'est un produit qu'on est en train de déployer actuellement,
07:58je pense qu'on a à peu près 12 ou 13 marchés qui ont déployé ce produit.
08:01En France, on travaille notamment avec toutes les enseignes du groupe Casino.
08:04Je pense que les meilleures personnes pour y répondre, ce seraient eux.
08:06Si vous posez la question à Monoprix ou Naturelia,
08:08je crois qu'ils sont assez contents de l'efficacité de cette solution.
08:12– Est-ce qu'il y a, si vous vous projetez dans l'avenir,
08:14je vois bien que vous continuez d'innover et de chercher,
08:16il y a d'autres leviers à activer pour rendre cette stratégie d'anti-gaspi
08:21encore plus efficace ?
08:23– Oui, quand on regarde la chaîne alimentaire,
08:25on a actuellement, en tout cas chez Tougo, toute la couche production
08:28qu'on n'adresse pas, donc on pourrait y venir dans le futur,
08:31mais on a aussi l'accompagnement de la restauration notamment,
08:34puisque la restauration, la problématique c'est que parfois,
08:36on va avoir des produits qui sont déjà chauds, qui sont déjà préparés,
08:40qui vont finir à la poubelle, donc on essaie de les accompagner
08:42notamment avec un système de vente flash pour notifier nos utilisateurs,
08:46pour venir sauver un invendu très rapidement,
08:49et puis je dirais que la dernière brique, c'est les consommateurs,
08:52c'est là, en France c'est 40% du gaspillage alimentaire
08:54qui est entre nos mains, dans nos foyers, dans nos frigos, dans nos assiettes,
08:58et là c'est beaucoup de campagnes de sensibilisation.
09:00– Alors effectivement, je voulais vous poser moi une question
09:02sur la formation des équipes, si je reste sur le côté entreprise
09:09et notamment entreprise de la grande distribution,
09:10est-ce qu'il y a là quelque chose, un autre levier à activer d'après vous ?
09:14– Oui, alors nous on a mis en place des systèmes notamment de fresse de l'anti-gaspi,
09:18où on vient former les équipes de nos partenaires pour les sensibiliser
09:22d'une manière générale au gaspillage alimentaire
09:24et s'assurer que ce soit pris en compte dans toute la chaîne,
09:26que ce soit des industriels ou des distributeurs.
09:29– Quand on parle de production, vous disiez que ça pouvait être
09:32un levier d'amélioration, ça veut dire quoi ?
09:35Ça veut dire par exemple, aller chercher les fruits et légumes
09:39qui sont un peu atypiques et dont nous consommateurs, on ne veut pas ?
09:44– Exactement, alors je pense qu'à l'échelle de la production,
09:46il y a plein de raisons pour lesquelles on va gaspiller,
09:48il y a des phénomènes climatiques effectivement qui ne vont pas forcément aider,
09:52mais on a aussi des fruits et des légumes qui arrivent à maturité
09:54mais qui n'ont pas par exemple les bons calibres.
09:56Donc il y a aussi des sujets de, est-ce qu'il faut revoir les systèmes de calibre
10:00pour permettre finalement à ces producteurs de récolter ces fruits et légumes,
10:04là où aujourd'hui ils ont tendance à se dire,
10:06ça me coûte moins cher de les laisser en terre que de les cultiver
10:09et de les écouler d'une autre manière.
10:10– Allez, il reste un peu moins d'une minute,
10:11mais il y a parmi les possibilités, les recommandations
10:16que Togo de platform propose, il y a le don aux associations,
10:19est-ce que c'est marginal, est-ce que ça prend de l'ampleur ?
10:23– Alors déjà c'est un besoin légal, il y a une obligation de mise en place
10:27de convention de dons dans les grandes surfaces,
10:30donc nous on s'assure que dans la hiérarchisation de traitement
10:34du gaspillage alimentaire, la première orientation soit vers les associations
10:39puisqu'effectivement ils ont beaucoup de besoins à ce niveau-là.
10:42– Merci beaucoup Méline Rabeau et à bientôt sur Be Smart For Change.
10:45On passe tout de suite à notre débat,
10:47la transition vers un numérique responsable.
10:50♪♪♪
10:56Le numérique responsable au programme de notre débat avec Mélie Larocque,
11:00bonjour, bienvenue, vous êtes service designer
11:03chez SNCF Connect & Tech, Julien Pillot bonjour,
11:07enseignant, chercheur et économiste à l'INSEC,
11:10on va commencer par une question de présentation,
11:12SNCF Connect & Tech, le premier métier c'est celui que tout le monde connaît,
11:17c'est-à-dire c'est un e-commerçant avec l'appli SNCF Connect, c'est ça ?
11:21– Exactement, alors on a cette activité de e-commerçant via SNCF Connect
11:25où on distribue de la mobilité multimodale, on est aussi agence de voyage.
11:29– Où il n'y a pas que du train.
11:31– Oui, exactement, c'est diversifié et on le desserre notamment
11:35au travers du site web et de l'application que l'on connaît
11:38et on a aussi deux autres activités,
11:40donc ils sont une activité de fournisseur et d'éditeur technologique,
11:43on fait aussi du conseil de la prestation de services
11:47et des produits sur mesure pour la SNCF,
11:50pour les autorités d'organisation des mobilités et des transports
11:52mais aussi les entreprises.
11:54– Et donc on est au cœur de ces enjeux de numérique responsable
11:56avec cet autre pilier, on va évidemment en parler ensemble
12:00avec peut-être un constat sur l'impact carbone du numérique en France,
12:0417,3 milliards de tonnes de CO2 équivalent, soit 2,5% de l'empreinte nationale
12:11et ce qui est important c'est de se dire que si on ne fait rien,
12:15Julien Pillot, ses chiffres pourraient tripler d'ici 2050,
12:19alors je pense que tout le monde a envie de faire quelque chose
12:22et de ne pas arriver à un triplement des chiffres
12:24mais ça veut dire quoi ?
12:26Quand on parle de numérique responsable, c'est quoi les leviers qu'il faut activer ?
12:30– Il y en a plusieurs, je dirais qu'il y a d'abord un travail de fond à faire
12:34qui est un travail de pédagogie, de sensibilisation du grand public
12:39au niveau des usages numériques responsables
12:42parce que derrière effectivement ces usages-là,
12:44il y a une empreinte environnementale et énergétique
12:47qui est loin d'être neutre, effectivement.
12:49Et je constate que les choses se mettent en place progressivement,
12:54évidemment la sphère académique n'a pas attendu ces derniers mois
12:58et l'avènement de l'IA génératif pour tirer la sonnette d'alarme
13:02mais l'ADEME vient de mettre en place une campagne de prévention au niveau national
13:08par voie de médias de masse, notamment télévisée
13:11pour justement sensibiliser à ces questions.
13:13– Sur les usages mais il faut rappeler que dans le bilan carbone du secteur
13:17c'est d'abord les outils, c'est d'abord les téléphones, les tablettes, les ordinateurs.
13:20– C'est la raison pour laquelle tout cela ne suffit pas
13:22et il faut évidemment doubler ces actions,
13:25d'autres actions qui peuvent être plus incitatives ou plus coercitives
13:28mais en tout cas qui doivent passer par, à mon sens, par la régulation sectorielle.
13:32Sur le plan incitatif on pourrait imaginer des systèmes de bonus
13:35en faveur des solutions qui sont plus écoresponsables
13:38au niveau de leur conception et notamment leur conception écoresponsable.
13:41Des solutions peut-être plus locales, plus décentralisées, plus open source
13:44que les solutions propriétaires qui aujourd'hui passent par des méga serveurs
13:48qui sont délivrés par des hyperscalers la plupart du temps américains
13:50qui posent aussi d'autres problématiques
13:52notamment en matière de souveraineté numérique.
13:53– C'est un enjeu majeur de souveraineté.
13:55Si on parle d'un service, plus de l'usage,
13:59éco-concevoir un service numérique, ça veut dire quoi ?
14:02– Éco-concevoir c'est simplifier le parcours utilisateur,
14:07c'est de se dire concrètement comment je peux réduire le temps de parcours
14:10de mes utilisateurs, donc réduire le temps de chargement, les étapes,
14:15réduire aussi le poids par exemple des composants, des images
14:18puisque ça génère du poids, de la consommation énergétique,
14:21de l'échange de données.
14:22– Des serveurs qui tournent, etc.
14:24– Voilà, et donc en fait c'est sur des services comme SNCF Connect
14:27où il y a des millions d'utilisateurs,
14:29si on multiplie, l'usage en effet ça consomme énormément.
14:32– Et donc quel choix vous avez fait par exemple pour l'appli SNCF Connect ?
14:36– Le choix qu'on a fait c'est justement d'ancrer ces pratiques d'éco-conception
14:39dans la conception du service numérique,
14:42donc d'appliquer ces pratiques que je viens de citer concrètement
14:45dans la conception de nos designs, de notre développement.
14:48On a aussi mis en place une partie axée autour de la mesure
14:52puisque là aujourd'hui on mesure l'impact environnemental
14:56de nos parcours clés SNCF Connect, notamment avec Greenspector,
14:59donc ils nous donnent en fait un arrêt sur image de consommation
15:02une fois par an et des améliorations qu'on apporte tout au long de l'année.
15:06Et on a aussi mis en place une partie formation des équipes
15:09puisque l'éco-conception numérique c'est une nouvelle compétence,
15:12alors on en parle depuis trois ans vraiment
15:15et ça commence à s'intégrer petit à petit
15:17au sein des entreprises et des équipes produits.
15:20Et donc aujourd'hui il faut former ces métiers
15:23donc du design, du développement, du product management
15:26pour implémenter ces pratiques et que ça devienne un nouvel standard de conception.
15:31D'une certaine façon vous nous dites que ça permet aussi
15:34de sensibiliser les consommateurs, les usagers.
15:37Alors c'est vrai que...
15:39Ça fait partie du numérique responsable ?
15:42Alors le numérique responsable, enfin l'éco-conception
15:45c'est sûr que quand on éco-conçoit un service
15:48souvent ça peut se matérialiser sur les éco-scores que l'on peut communiquer.
15:53Donc c'est un moyen aussi de sensibiliser le grand public à cette pratique-là.
15:59Après voilà, il faudrait aller plus loin, communiquer comme l'ADEME le fait
16:03notamment avec des campagnes publicitaires
16:05pour montrer l'impact de l'usage du numérique,
16:09le fait de faire durer les terminaux
16:11qui sont, on le disait au tout début,
16:13voilà aussi une part assez importante de l'impact environnemental.
16:16Donc il y a tout un dispositif complémentaire à amener.
16:20C'est 70% la part des terminaux, c'est beaucoup.
16:22Pardon ?
16:2370% la part de l'empreinte numérique de la France,
16:27c'est 70% des terminaux et 30% la consommation énergétique.
16:29Oui c'est ça.
16:30Et donc je reste sur cette notion de communication
16:33parce qu'on discute souvent dans cette émission
16:37d'imaginaire, de sortir du côté anxiogène
16:42ou culpabilisateur de la transformation environnementale.
16:46Est-ce que si vous voulez convaincre une entreprise
16:49d'éco-concevoir ses services numériques
16:52ou son environnement numérique,
16:54il faut lui dire mais vous allez pouvoir communiquer dessus ?
16:57C'est évident mais la communication ça ne suffit pas.
16:59Il y a aussi une question de productivité, de performance derrière.
17:02L'éco-conception en fait c'est la recherche
17:04de la maximisation de la performance environnementale
17:08qui va se faire sur l'ensemble du processus,
17:11de la conception jusqu'à la délivrance du service.
17:14Et cette recherche là doit être mise au même niveau,
17:19pas au dessus ni en dessous de la profitabilité économique classique.
17:23Et donc il faut réussir à pouvoir dire aux entreprises
17:26qu'elles ne sont pas tenues d'aller chercher des solutions
17:29qui sont toujours plus performantes
17:31mais aussi peut-être plus énergivores
17:33pour aller chercher ce niveau de performance économique.
17:36Il existe des solutions good enough
17:38qui sont moins énergivores,
17:39qui sont moins consommatrices en ressources
17:41et qui peuvent leur permettre d'avoir le même niveau
17:42de performance économique
17:44sans pour autant avoir le même niveau d'empreinte environnementale.
17:47On a eu DeepSeek qui est arrivé dans le paysage
17:50il y a une dizaine de jours maintenant.
17:52Oui, de l'intelligence artificielle.
17:53DeepSeek, l'intelligence artificielle chinoise.
17:54Bon ben voilà, on est sur...
17:56Avec, on va expliquer a priori,
17:58avec des semi-conducteurs moins élaborés
18:02ou en tout cas qui ne sont pas de la toute dernière génération.
18:04Exactement, des semi-conducteurs,
18:07enfin des GPU de NVIDIA qui sont de génération H800,
18:11donc d'ancienne génération,
18:13là où aujourd'hui les H100 sont ceux qui sont très largement produits
18:16pour pouvoir alimenter les méga serveurs américains.
18:19Et cette intelligence artificielle générative,
18:22si tentée qu'il n'y a pas eu falsification en matière de...
18:27ou qu'on n'a pas enjolivé les résultats,
18:29laisse à penser qu'on peut arriver à des performances
18:33en matière de livrance d'output
18:35qui sont assez semblables et similaires
18:38aux méga modèles américains,
18:39mais en ayant accès à des technologies
18:42qui sont moins consommatrices en ressources et en énergie.
18:44Je reste avec vous, Julien Piliot.
18:45Est-ce que c'est accessible aux très petites entreprises,
18:49aux PME, aux TPE ?
18:51Ces enjeux de...
18:52Moi, je pense, je discutais hier avec un boulanger
18:56qui a vu son entreprise...
18:58Non, mais vraiment, une belle croissance, etc.
19:00Et puis, voilà, il est évidemment écrasé sous le charge
19:04de tous ces discours qu'on connaît,
19:05mais qui est malheureusement toujours d'actualité.
19:08Si il veut se créer un site pour booster un peu son commerce,
19:12je ne pense pas que l'éco-conception,
19:13il va forcément y penser.
19:15Vous voyez ce que je veux dire ?
19:16Est-ce que c'est accessible aux patrons et patronnes de TPE ?
19:18Il faudrait que ça le soit,
19:20parce que pour un pays comme la France,
19:22les TPE, PME, c'est 90% de notre tissu industriel.
19:26Donc, en volume, ça fait du monde.
19:29Maintenant, il est vrai que lorsque vous êtes
19:32à la gestion et au management quotidien
19:35d'une petite entreprise,
19:37l'éco-conception, ça peut vous paraître très loin.
19:39Ça peut vous paraître aussi un problématique
19:41qui finalement n'a pas vraiment d'importance
19:44à votre petite échelle, parce que vous êtes tout petit
19:46et finalement, dans un monde qui continue
19:48à polluer comme il pollue,
19:49qui continue à avoir des industries extractives
19:52extrêmement voraces et énergivores,
19:54à quoi bon ?
19:55Mais il faut rappeler que derrière l'éco-conception,
19:59il peut y avoir aussi des choix qui sont importants
20:02sur le plan de la performance économique,
20:04et notamment de la performance économique nationale.
20:07Puisque derrière l'éco-conception,
20:08on va faire le choix souvent de fournisseurs locaux,
20:11et ces fournisseurs locaux, la plupart du temps,
20:13ils battent l'avion français, ce qui n'est pas totalement...
20:18Oui, ce n'est pas anodin.
20:19Ce n'est pas anodin, notamment dans la situation
20:23économique française d'aujourd'hui,
20:24qui cherche des relais.
20:26Et puis, il y a la question de la productivité.
20:28Cette productivité qu'aujourd'hui,
20:30seul le numérique finalement peut permettre
20:33de promettre, en fait,
20:34lorsqu'on digitalise une partie de son processus de production,
20:37y compris lorsqu'on a une toute petite PME.
20:39Alors évidemment, le numérique s'impose peut-être plus
20:42dans des entreprises de service que dans des entreprises
20:45telles que le boulanger que vous avez cité ou le buraliste,
20:48mais néanmoins, le numérique peut permettre
20:50de digitaliser certaines tâches, de les automatiser
20:52et d'aller chercher les gains de productivité qui nous manquent.
20:55Et juste un chiffre pour terminer,
20:57l'une des grosses raisons,
20:58c'est ce que je montre dans un papier
21:00qui a été publié récemment dans The Conversation,
21:02l'une des grandes raisons de notre décrochage européen
21:04et français vis-à-vis des Etats-Unis
21:07en matière de croissance de PIB, en fait,
21:10c'est notre incapacité pour l'instant
21:12à générer les mêmes gains de productivité
21:14dans les services marchands qu'outre-Atlantique.
21:17On a un vrai décrochage à ce niveau-là
21:19et ça témoigne en partie d'une chose,
21:21c'est que notre tissu entrepreneurial productif
21:24et notamment les PME dont on a parlé tout à l'heure
21:27ne sont pas encore suffisamment digitalisés.
21:29Il faut leur dire, digitalisez-vous,
21:31ne faites pas n'importe comment,
21:33soyez accompagnés en matière des gros sauvions,
21:34mais digitalisez-vous,
21:35parce que c'est aussi bon pour votre productivité.
21:36Je reviens à la question de communication et d'image.
21:43Est-ce que moi, utilisateur de SNCF Connect,
21:47je sais que c'est un site éco-conçu,
21:49j'en suis pas sûr,
21:50et est-ce que vous ne pourriez pas plus communiquer là-dessus ?
21:53Alors oui, c'est certain,
21:54c'est un levier sur lequel on devrait plus communiquer.
21:59Alors aujourd'hui, par exemple,
22:00on a refondu aussi le site corporate SNCF,
22:03notamment on a appliqué une mise en conformité au RGESN,
22:07donc ça c'est aussi un levier qui permet aux entreprises
22:09de pouvoir réaliser en fait un audit de leur site,
22:13de leur application,
22:14je vais préciser,
22:15c'est le référentiel général d'éco-conception numérique,
22:17donc il y a un référentiel qui a été publié l'an dernier
22:20par l'ARCEP, l'ARCOM et l'ADEME.
22:23Donc ce type de dispositif aussi permet aux entreprises
22:26de l'utiliser comme levier
22:28et de pouvoir avoir un arrêt sur image
22:30de là où on se situe d'un point de vue éco-conception
22:32et de définir aussi une stratégie numérique responsable
22:34pour s'améliorer.
22:35Donc nous, c'est ce qu'on a fait sur le site corporate
22:37de l'entreprise
22:38et c'est ce que l'on fait aussi,
22:40petit à petit qu'on incrémente sur SNCF Connect.
22:42Merci beaucoup, merci à tous les deux
22:44et à bientôt sur BeSmart4Change.
22:46On passe tout de suite à notre rubrique start-up.
22:54L'invité de Smart Impact, c'est Priscille Béguin, bonjour.
22:57Bonjour.
22:58Bienvenue, vous êtes la présidente, la fondatrice,
23:01co-fondatrice de Kraken, créée en 2015 avec Adrien Montplot.
23:04Et avec quelle idée, quel service vous proposez ?
23:06L'idée, c'est d'apporter de la compréhension
23:08sur les risques d'inondation
23:10et de savoir comment ils vont évoluer
23:12avec le changement climatique
23:13pour déterminer comment ils vont impacter
23:14certains business models
23:16et comment on peut proposer des solutions
23:17pour gagner en résilience.
23:19Comment ça marche ?
23:20On fait de la simulation, tout simplement.
23:21On reproduit des aléas en 3D à large échelle en numérique.
23:25On regarde comment l'eau se déplace.
23:26On regarde comment ils interagissent avec les bâtiments,
23:28quels dégâts ça va faire.
23:29Et de ça, on va calculer, du coup,
23:31quelle est la vulnérabilité de chaque habitation
23:34et comment on peut les mettre en sécurité.
23:36Qui utilise Kraken ? Qui sont vos clients ?
23:38Nos clients, aujourd'hui, c'est les assureurs et les banquiers
23:40qui ont un vrai problème de business model.
23:42On le voit, avec ces derniers temps,
23:44on a eu des événements d'inondation très importants
23:47qui posent des questions d'assurabilité,
23:49de suivi de leur portefeuille et de leurs clients
23:52et d'accompagnement des gens qui sont sinistrés.
23:55Et donc, nous, on vient leur donner des outils
23:56dès la décision pour comprendre l'impact du changement climatique
24:00sur leur propre métier et les aider à mieux appréhender
24:03le risque d'inondation pour mieux y faire face demain.
24:06Est-ce que ça veut dire, et ça existe peut-être pas encore en France,
24:10mais certainement aux Etats-Unis,
24:12qu'il y a des zones qui sont plus assurables ?
24:14Des maisons qui sont plus assurées ?
24:16Ce n'est pas exactement votre responsabilité,
24:18mais au bout de la chaîne, c'est ce qui peut se passer.
24:20Nous, on part du principe que si on a une question d'assurabilité,
24:24il y a une question de viabilité, surtout.
24:25Est-ce qu'on peut vivre à l'endroit ou pas ?
24:27Et c'est d'abord la question qu'il faut se poser.
24:29À partir du moment où c'est viable,
24:30c'est-à-dire que ce n'est pas touché suffisamment souvent
24:32pour vraiment perturber la vie des gens,
24:34alors il y a des solutions d'assurance qui sont disponibles.
24:36Et nous, on vient outiller au maximum les assureurs
24:38pour qu'ils trouvent ces solutions-là
24:40et qu'ils ne désertent pas les territoires qui sont à risque.
24:42Aujourd'hui, on a quasiment 50% de la population française
24:45qui vit dans les zones à risque.
24:46Donc, on ne peut pas juste simplement dire
24:48qu'on assure plus ces zones-là.
24:48Sinon, on arrête de vous assurer.
24:50Voilà. Sinon, on arrête d'être assureur.
24:51Oui, effectivement.
24:52Je reviens au point de départ, cette simulation hydraulique.
24:56Quels outils vous avez mis en œuvre ?
24:59Et puis, ça fait 10 ans.
25:00Donc, voilà, j'imagine que vous les faites évoluer.
25:03La précision de vos simulations a progressé ?
25:06Oui, complètement.
25:08Alors nous, on a 10 ans de recherche et développement derrière nous.
25:11Donc, on utilise des simulations qui sont des modèles physiques.
25:13Donc, on représente vraiment comment l'eau interagit avec son environnement.
25:17C'est de la mécanique des fluides.
25:18C'est des systèmes qui sont extrêmement précis
25:20et qui, jusqu'à il y a très peu de temps,
25:22ne pouvaient être utilisés qu'en très, très petit espace.
25:24Et donc, nous, on a fait en sorte que cette technologie
25:26puisse être utilisée à très, très large échelle.
25:29C'est ça qui fait la puissance de nos modèles,
25:30de nos données et de nos outils.
25:32Oui. Alors, en vous entendant, je me disais,
25:34mais ça peut aussi intéresser,
25:35alors c'est peut-être via leur assureur ou leur banquier,
25:38mais un ou une chef d'entreprise qui s'apprête
25:41à choisir l'emplacement d'une nouvelle usine,
25:44d'un nouvel entrepôt,
25:45ou qui se dit, tiens, est-ce que je vais m'installer là ou là ?
25:48Ils pourraient être aussi vos clients ?
25:50Ou ils sont vos clients indirectement ?
25:53Ils sont nos clients.
25:54Effectivement, on s'intéresse aux banquiers et aux assureurs en premier
25:56puisqu'ils ont eu la notion de risque qui est vraiment rivée au corps,
25:59on va dire, c'est leur métier.
26:00Mais derrière, on va travailler effectivement
26:02avec tous les corporate et les asset managers,
26:04les gens qui font de l'analyse de risque,
26:06qui ont besoin de déterminer comment leur portefeuille d'actifs,
26:09même immobilier, va se comporter dans le temps.
26:11Et on vient les éclairer sur les solutions à mettre en place.
26:13Est-ce que ça permet aussi d'engager des travaux d'adaptation ?
26:17Bien sûr, et c'est le but.
26:18Le but, ce n'est pas seulement de dire qu'il y aura plus d'eau demain
26:20et que ça va être catastrophique,
26:21mais de trouver des solutions réellement pour adapter les territoires
26:24et être vraiment résilients aux événements futurs.
26:27Parce que les inondations, on ne les arrête pas, on les subit.
26:29Vous allez jusque-là, dans les services que vous proposez ?
26:32On va jusqu'à la proposition.
26:34Deux plans d'adaptation ?
26:35Deux plans d'adaptation.
26:37Moi, c'est une question de Béossien,
26:39mais ce n'est pas simplement, vous ne pouvez pas vous installer là,
26:43vous devez surélever l'usine.
26:45J'espère comprendre ce qu'est un plan d'adaptation.
26:47Il y a plein de solutions différentes en fonction des risques auxquels on fait face
26:51et de la fréquence aussi.
26:53Et du coup, ça va vraiment être des propositions qui sont sur mesure
26:56en fonction des typologies de bâtiments,
26:57en fonction de leur position géographique et des risques qu'ils encourtent.
27:00Il y a des propositions qui sont très simples, comme mettre des bâtards d'eau.
27:02C'est-à-dire, quand l'événement arrive, on met des petites barrières
27:06pour éviter que l'eau rentre dans le bâtiment.
27:07Donc, il y a de l'eau autour, mais pas à l'intérieur de la maison,
27:09le canapé, la télé, tout va bien.
27:11Et ça, c'est des solutions qui sont très peu chères et qui sont extrêmement rentables.
27:14Ça marche pour certains types de risques.
27:15Et puis, il y a d'autres solutions, comme par exemple,
27:17favoriser l'absorption de l'eau dans le sol pour réduire sa vitesse
27:22et la quantité d'eau qui va pouvoir rentrer dans les bâtiments
27:25pour réduire au maximum, du coup, l'impact qu'il va y avoir.
27:27Ça, c'est des solutions très simples qui coûtent extrêmement peu chères,
27:30qui sont très efficaces.
27:31Et puis, ça peut aller jusqu'au déplacement de populations ou d'entreprises
27:35parce que le territoire est trop risqué et qu'il n'y a pas de solution.
27:38Ou l'adaptation à plus large échelle, une digue,
27:40une adaptation de collectivité, par exemple.
27:42Merci beaucoup, Priscille Béguin, et bon vent à Kraken.
27:45Kraken, c'est le monstre marin des légendes dans les pays du Nord,
27:50notamment du nord de l'Europe.
27:51Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:54Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
27:56À très vite sur Be Smart For Change.
27:58Salut !