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Remise en cause de l'avortement, assaut sur le Capitole en 2021, flambée des violences racistes...Jamais la droite radicale américaine n'a été aussi puissante et visible qu'aujourd'hui. La faute à Donald Trump. Évidemment. Mais pas seulement. Une minorité conservatrice s'active dans l'ombre depuis plus de trente ans pour imposer ses vues. Et elle en recueille aujourd'hui les fruits. Ses victoires sont l'aboutissement d'une stratégie réfléchie, méthodique, et organisée autour d'un système politico judiciaire qu'elle a su instrumentaliser. Une minorité qui a su saisir, un à un, les pouvoirs sur les terrains politiques, judiciaires ou médiatiques, contre la volonté de la majorité de la population américaine, et qui compte bien poursuivre son avancée, avec en ligne de mire l'élection de 2024, au prix d'un possible chaos démocratique et d'une menace sur la paix civile. Récit d'une irrésistible ascension, celle de la droite radicale américaine à travers les hommes qui l'ont porté, et continue à le faire, au coeur du pouvoir politique américain. Année de Production :

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00:58En cette année d'élections présidentielles,
01:01Donald Trump est de retour,
01:03plus radical que jamais.
01:04...
01:07Un vent réactionnaire souffle de plus en plus fort
01:09sur le pays et ses institutions.
01:11...
01:19Que ce soit sur le parvis du Capitole en 2021,
01:21plus récemment au sein du Congrès,
01:23avec le nouveau président de la Chambre des représentants,
01:263e homme le plus puissant du pays.
01:28...
01:35Ou encore chez les juges de la Cour suprême,
01:37qui reviennent sur les grands acquis sociétaux,
01:39l'avortement en tête.
01:41...
01:45Ces victoires de la droite radicale
01:47sont l'aboutissement d'une stratégie réfléchie
01:49et mise en oeuvre il y a plus de 40 ans,
01:51dès les années 80.
01:53Une stratégie imaginée par une minorité en mal de pouvoir.
01:56...
01:57C'est une histoire de revanche.
01:59Je crois qu'il n'y a pas d'autres mots.
02:01L'histoire d'une revanche,
02:02celle de la droite ultra-conservatrice
02:05qui, pour préserver son rêve américain,
02:07est prête à réveiller les démons de la sécession
02:09et à pousser le pays vers le chaos
02:11jusqu'à déstabiliser la démocratie.
02:13...
02:15Je pense qu'on peut dire sans exagérer
02:18que l'aile radicale du Parti républicain
02:21est devenue nihiliste.
02:23Ils veulent abattre le système.
02:26Je pense que nous sommes en pleine guerre civile froide.
02:30Toute la question, c'est quelle vision du monde
02:32va réussir à l'emporter ?
02:35...
02:38Comment cette droite minoritaire
02:40s'est allée hisser au centre du jeu politique ?
02:43Comment a-t-elle permis à Donald Trump
02:45de se maintenir au coeur du pouvoir ?
02:49Et jusqu'où ira-t-elle
02:50dans une société déjà largement fracturée ?
02:53Récit d'une conquête,
02:55celle de la droite radicale au coeur du pouvoir américain.
02:58...
03:09Il y a deux façons de voir Trump et son mandat présidentiel.
03:12Soit on pense qu'il est une cause,
03:14que c'est lui qui a changé le parti.
03:16Soit on le voit comme un résultat,
03:18comme le produit d'une évolution entamée il y a des décennies.
03:22Or, si on ne tient pas compte des 30 années avant lui,
03:25ça n'a pas de sens.
03:26On ne peut pas comprendre le phénomène.
03:28...
03:31C'est difficile de définir un point de bascule.
03:34Pour certains, le Parti républicain
03:36a commencé à se radicaliser avec Reagan,
03:39mais le changement de comportement,
03:41le rejet des codes qui prévalaient jusqu'alors,
03:44ça, ça date de Gingrich.
03:46...
03:48Newt Gingrich est l'un des premiers artisans
03:50de la radicalisation
03:51et l'une des figures les plus marquantes
03:54de la droite américaine.
03:56Son influence sur le Parti républicain
03:58commence au tout début des années 80,
04:00dans l'Amérique de Reagan.
04:02...
04:04En 1980, Newt Gingrich a commencé à se radicaliser
04:09avec Reagan.
04:10Newt Gingrich est un jeune député.
04:12Il achève son premier mandat
04:14comme représentant de l'État de Géorgie.
04:16Et il a une passion pour Reagan.
04:19Il boit ses paroles.
04:21Il est très séduit par ses idées sur le pays.
04:25...
04:28Cette Amérique de Reagan, si attirante,
04:31est une Amérique qui opère une révolution conservatrice.
04:34Le gouvernement n'est pas la solution,
04:36mais le problème.
04:38La prospérité est au coin de la rue,
04:40à condition de parier sur la foi et la famille
04:43et de se libérer du poids de l'impôt.
04:45...
04:58Mais aux yeux de Newt Gingrich,
05:00à leurs jeunes membres du Congrès,
05:02la révolution annoncée n'a pas tenu ses promesses.
05:05Le gouvernement est resté une machine trop puissante.
05:08Il veut finir le travail,
05:10quitte à rompre avec l'optimisme reaganien.
05:13La révolution conservatrice joue énormément sur la peur.
05:17Et Gingrich ne s'en prive pas.
05:19Il ne cherche pas à donner de l'espoir aux Américains,
05:22comme le faisait Reagan.
05:25Il dresse un portrait très sombre du pays.
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06:02Gingrich est l'un des pionniers
06:04de ce populisme conservateur
06:06dont va tant s'inspirer Donald Trump.
06:09...
06:14...
06:19Donald Trump va adopter cette méthode
06:23dès les débuts de sa campagne présidentielle.
06:26Il va suivre le manuel de Gingrich à la lettre.
06:30Gingrich est l'un des premiers,
06:32voire le premier homme politique au niveau national
06:35à avoir compris que la radicalité,
06:37l'agressivité et la brutalité,
06:40ça pouvait marcher.
06:42Qu'il y allait franco, sans chercher à être réglo,
06:45ça faisait gagner.
06:47C'était payant politiquement.
06:50Pour cela, il révolutionne les pratiques politiciennes
06:53et transgresse tous les codes de bienséance habituels
06:57entre républicains et démocrates.
06:59En 1990,
07:01il fait distribuer aux candidats à l'élection législative
07:04de son camp un mémo confidentiel,
07:06sorte de guide pratique du nouveau combat politicien.
07:09...
07:10-"Ces mots et ces expressions sont très puissants.
07:14Lisez-les, retenez-en le plus possible
07:16et rappelez-vous que, comme tout outil,
07:18ils ne seront utiles que si l'on s'en sert."
07:20...
07:22Le langage de la politique devient celui de la guerre.
07:26...
07:28-"Gingrich a fait circuler des éléments de langage
07:31pour désigner l'opposition, les démocrates
07:34et tous ceux qu'il ciblait en général.
07:36Il y avait les mots traître, corrompu
07:38ou des choses encore plus brutales.
07:40...
07:42C'est un nouveau style politique qui exclut tout compromis,
07:45qui recherche la déstabilisation et diabolise l'opposition."
07:48...
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07:57Ce qui distinguait Gingrich de ses prédécesseurs,
08:00c'est qu'il n'avait aucune tolérance
08:02pour ceux qui n'étaient pas d'accord avec lui
08:04et qu'il était prêt à tout pour détruire l'opposition
08:08au sein de son propre camp, comme chez les démocrates.
08:11Il n'avait pas de limite.
08:13...
08:15Mais Newt Gingrich avait commencé à imprimer sa marque
08:18bien plus tôt. En cette fin des années 70,
08:21les débats sont dorénavant filmés à la Chambre des représentants
08:24et la politique arrive dans les salons de tous les Américains.
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08:47Newt Gingrich et quelques-uns de ses acolytes républicains
08:50se mettent à faire tous les jours des discours
08:53qui prennent totalement au dépourvu les autres politiciens.
08:56...
08:58Ils affirment que les démocrates n'assurent pas la sécurité des citoyens,
09:01que les démocrates ne combattent pas le communisme,
09:04bref, que les démocrates mettent le pays en danger.
09:07...
09:20...
09:22Le problème, c'est que sur ces retransmissions télé,
09:25on ne voyait que la personne qui parlait.
09:28On ne voyait pas que l'hémicycle était vide.
09:31Les démocrates étaient furieux.
09:33Gingrich remettait publiquement en cause leur patriotisme
09:37alors qu'il n'était pas là pour lui répondre.
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10:01La plupart des dirigeants républicains
10:03l'ont d'abord pris pour un fou.
10:05Ils faisaient de la politique de bas étage.
10:08Puis ils l'ont vu monter au sein du parti
10:10et mettre sa stratégie en oeuvre.
10:12Et là, ils ont compris qu'il se passait quelque chose,
10:15que ça marchait et qu'il plaisait à la base des électeurs.
10:18Applaudissements
10:20Newt Gingrich a posé une des premières pierres
10:24de la radicalisation de la droite.
10:26Sa méthode agressive est sans précédent à porter ses fruits.
10:29En 1994, dans l'Amérique de Bill Clinton,
10:32il est le leader de son parti à la Chambre
10:35et va mener les Républicains
10:37vers la victoire aux élections législatives.
10:41Pour la première fois depuis 40 ans,
10:44les Républicains remportent la Chambre des représentants.
10:48La stratégie de la division et de la manipulation a payé.
10:51...
11:06Si dans les années 80-90, Newt Gingrich a posé
11:09les premiers jalons d'une révolution conservatrice
11:12sur le terrain politique,
11:15à la même époque se préparait une autre offensive.
11:18Cette fois-ci, sur le terrain judiciaire,
11:21avec en ligne de mire les tribunaux et la Cour suprême,
11:24véritable bastion du pouvoir américain.
11:28...
11:44...
11:49Une offensive qui se répercute aujourd'hui
11:52sur le droit des femmes à disposer de leur corps.
11:55En 2022, le droit à l'avortement a été démantelé
11:58par la Cour suprême.
12:00Neuf juges nommés à vie peuvent faire et défaire
12:04les grands acquis sociétaux de l'Amérique.
12:07On ne se figure pas toujours l'immense pouvoir
12:10de la Cour suprême. Un président est là pour 4 ou 8 ans,
12:14ce qui distingue vraiment la droite de la gauche,
12:17c'est qu'elle n'hésite pas à investir le champ de la justice
12:20pour mener son combat politique.
12:23Ce combat politique, orchestré dès les années 80,
12:26sera porté par une organisation qui lui est dédiée,
12:30la Federalist Society.
12:35La Federalist Society a été créée au début des années 80
12:38par des étudiants en droit de Harvard et de l'université.
12:42Mais c'est au sein du département de la justice de Reagan
12:45qu'elle a vraiment pris de l'essor.
12:51Il faut s'imaginer ces jeunes issus d'un milieu conservateur
12:54et religieux qui débarquait sur les campus américains
12:58dans les années 80.
13:00Il y avait les militants pour les droits des femmes,
13:03les militants pour les droits gays et lesbiens.
13:06Quand on sortait de ce cadre très conservateur,
13:09à peine 20 ans,
13:11cela pouvait être vécu comme une menace.
13:34Pour la Federalist Society et ce type de groupes d'influence,
13:37c'était un moyen de repérer, dans les associations du mouvement,
13:40présentes dans les universités,
13:43les étudiants de tendance conservatrice les plus prometteurs
13:46et de les mettre en contact avec les personnes
13:49qui pourraient leur offrir les bons tremplins,
13:52les bons postes d'assistants de justice dans les tribunaux,
13:55les bonnes recommandations, les bons cabinets d'avocats,
13:58pour qu'ils parviennent jusqu'à la Cour suprême.
14:08...
14:2110 ans après sa création, la Federalist Society
14:24place son premier membre à la Cour suprême,
14:27sous George Bush.
14:29...
14:32Mais un homme va renforcer le pouvoir de l'organisation.
14:35...
14:39...
14:46L'un des soldats les plus efficaces
14:48dans cette guerre menée pour le pouvoir judiciaire
14:51a été Leonard Leo.
14:53Leonard Leo était un homme très conservateur, très catholique,
14:56comme beaucoup de membres de la Federalist Society.
15:00Leonard Leo, vice-président de l'organisation,
15:03va passer plus de 25 ans à pousser les tribunaux vers la droite.
15:06Mais il faudra attendre l'association avec Donald Trump
15:09pour accélérer le mouvement et voir triompher
15:12l'idéologie conservatrice au sein de la Cour suprême.
15:15...
15:18C'est l'un des principaux artisans
15:21de la liste des juges candidats à la Cour suprême,
15:24dont Trump s'est servi pour s'assurer le soutien
15:27de la droite religieuse.
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15:54...
15:57Le pacte conclu entre Donald Trump et les conservateurs religieux,
16:00c'est qu'ils devaient accepter de ne nommer à la Cour suprême
16:03des Etats-Unis que des juges approuvés
16:07par les responsables conservateurs proches de Leonard Leo.
16:10...
16:13En échange, Donald Trump a récupéré
16:16près de 25 % des voix de la droite religieuse
16:19à l'élection présidentielle de 2016.
16:22L'ancien président a tenu sa promesse.
16:26Les trois juges qu'il a nommés sont tous jeunes
16:29et issus des rangs de la Federalist Society.
16:33La Cour suprême a basculé pour des décennies
16:36dans le camp conservateur.
16:39Un an après l'avortement, c'est la politique
16:42de discrimination positive qui est supprimée en juin 2023.
16:45D'autres parlent d'une possible remise en cause
16:48du mariage gay.
16:51Le démantèlement des grands acquis sociétaux est en marche.
16:55...
16:58Le système judiciaire sous Trump,
17:01c'est la Federalist Society qui ne dit pas son nom.
17:05Alors le plus dangereux à mes yeux,
17:08et ce qu'ils peuvent revendiquer comme leur plus grande victoire,
17:11ce sont les décisions à venir.
17:14La droite radicale a su capturer le pouvoir judiciaire
17:17et imposer ses méthodes.
17:20Mais il lui fallait une armée d'électeurs,
17:24de militants et d'élus pour élargir son emprise
17:27et poursuivre sa conquête.
17:30Et c'est ce que va apporter le Tea Party en 2008.
17:33...
17:36...
17:39Avec le Tea Party, il est devenu évident
17:42que le parti républicain virait vers la radicalisation
17:46et basculait même dans une logique antisystème.
17:49...
17:52C'est là qu'a commencé la mutation du parti
17:55depuis la base en ce qui est aujourd'hui le trumpisme.
17:58Ce sont les soldats du Make America Great Again.
18:01...
18:04C'est d'abord contre le sauvetage de Wall Street
18:08avec de l'argent public, en pleine crise des subprimes,
18:11que ces Américains descendent dans la rue
18:14pour exprimer leur colère.
18:17Des hommes et des femmes qui voient dans la politique d'Obama
18:20un socialisme anti-américain.
18:24Au départ, le mouvement de contestation était dirigé
18:27contre la politique économique et fiscale d'Obama.
18:30Mais ce qui a vraiment unifié le Tea Party,
18:33c'était la haine du président et la peur du déclassement.
18:36...
18:53...
19:13Il faut comprendre le bouleversement.
19:16Le bouleversement sans précédent que cela a représenté
19:19pour une partie de la population.
19:22En l'occurrence, les Blancs chrétiens,
19:26qui se trouvaient au sommet de toutes les hiérarchies
19:29sociales, politiques, culturelles depuis 200 ans
19:32et qui ont connu tout à coup, en l'espace d'une génération,
19:35une telle remise en question d'abord de leur majorité électorale
19:38puis de leur statut social.
19:41Pour le Tea Party, c'était une menace existentielle.
19:45Je suis en train de perdre mon pays.
19:48Il y a de quoi sortir les gens de leur lit un samedi matin.
19:51...
19:54Ces citoyens du Tea Party sont des dizaines,
19:57voire des centaines de milliers,
20:00pendant près de deux années à battre le pavé.
20:04Mais ce qui va réellement renforcer la révolte populiste,
20:07c'est le soutien apporté par de puissants financiers
20:10qui vont y voir leurs intérêts.
20:13Ils ont reçu énormément de dons de milliardaires,
20:16de milliardaires libertariens anti-impôts
20:19et anti-régulation qui pensaient financer
20:22une armée libertarienne anti-impôts.
20:26Parmi ces donateurs,
20:29le soutien des frères Koch est sans précédent.
20:32PDG d'une multinationale du secteur pétrolier et chimique,
20:35ces milliardaires libertariens anti-Etat,
20:38qui prônent un libéralisme radical,
20:41ont financé et construit une galaxie
20:45de plus d'une centaine de fondations comme personne avant eux.
20:48Avec pour navire amiral,
20:51la fondation American for Prosperity.
21:18Au cours des années 2000, Charles Koch a constitué
21:21un vaste réseau de donateurs qui partageaient ses convictions
21:24et ses objectifs politiques.
21:27Aux dernières nouvelles, on comptait près de 700 de ces donateurs,
21:31versant chacun 100 000 $ minimum par an.
21:34Ils ont financé le développement
21:37de groupes 10 parties dans tout le pays
21:40et ils en ont fait les soldats qui leur manquaient
21:43pour défendre leurs idées sur le terrain,
21:47et ils sont devenus les plus importants
21:50dans l'histoire de la démocratie.
21:53Koch a fourni des bus
21:56pour que les militants aillent dans les meetings
22:00et fassent plus de bruit que les démocrates.
22:03L'alliance entre ces milliardaires ultralibéraux
22:06et le Tea Party démultiplie la force de la droite radicale.
22:09Et ces idées autrefois marginales
22:12gagnent à la fois le grand public et les électeurs républicains.
22:17Face à cette dynamique,
22:20les élus républicains les plus radicaux comprennent leurs intérêts.
22:23S'appuyer sur cette colère
22:27pour remporter les élections législatives de 2010.
22:30Aux élections de mi-mandat de 2010,
22:33une armée de conservateurs, des républicains,
22:36s'est mobilisée pour récupérer la majorité
22:39à la fois à la Chambre des représentants et au Sénat.
22:42Ils ont joué sur toutes les peurs, sur toutes les colères.
22:45Et comme Gingrich dans les années 80,
22:49ils ont fait valoir que, pour gagner,
22:52le parti devait pousser le curseur,
22:55se montrer plus extrême dans ses convictions et dans ses actions.
22:58Et ça a marché.
23:01Ils ont récupéré la majorité
23:04à la Chambre des représentants.
23:08Les élus républicains
23:11sont les plus radicaux.
23:14On ne le souligne pas toujours assez,
23:17mais depuis 2010,
23:20les républicains ne sont plus du tout représentés
23:23par les mêmes personnes au Congrès.
23:26Les élections de 2010 étaient les premières avec le Tea Party.
23:30Elles ont été triomphales pour les républicains.
23:33Cela a fait entrer au Congrès
23:36une nouvelle vague de responsables politiques
23:39dont certains se réclamaient clairement du Tea Party.
23:43En 2011,
23:46ces nouveaux généraux issus du Tea Party
23:49prennent donc leur quartier au Congrès.
23:52De Rand Paul à Ted Cruz ou Marco Rubio,
23:55avec eux, les républicains accélèrent leur mutation
23:58vers le populisme et le repli sur soi.
24:02Le parti de Reagan était pro-immigration,
24:05libre-échangiste et interventionniste.
24:08Il se laisse tenter aujourd'hui par l'isolationnisme
24:11et s'affiche de plus en plus anti-immigration.
24:14Et cette frange dure du parti républicain
24:17peut compter sur une formidable caisse de résonance
24:20pour faire valoir ses idées, Fox News.
24:23Fox News joue un rôle très important
24:27dans la métamorphose du parti républicain
24:30et dans l'avènement de Donald Trump.
24:33C'est la tribune par excellence.
24:36C'est une chaîne qui est en dehors des circuits
24:39du New York Times, du Washington Post ou de CNN.
24:42C'est un moyen de communication direct
24:45fait par et pour les républicains.
24:49Je suis convaincu que sans Fox News,
24:52on n'aurait pas eu Trump.
24:55On n'aurait pas pu élire un homme qui ment autant.
24:58La chaîne a été à l'avant-garde des fake news
25:01en prétendant qu'elle traitait l'information
25:04comme des fausses informations.
25:07Et à force, tous ceux qui voulaient y croire y ont cru.
25:13Une des fake news les plus emblématiques
25:16fut celle dite du mouvement des bursers,
25:19un mouvement qui éclot dans les années 2010.
25:22Ses sympathisants, proches du Tea Party,
25:25remettent en cause la nationalité américaine d'Obama.
25:28Et tous les moyens sont bons.
25:34...
25:37Une méthode détournée pour contester son droit
25:41à être président des Etats-Unis.
25:44...
25:47Que Barack Obama ne soit pas né aux Etats-Unis
25:50n'a jamais été ni plausible ni crédible.
25:53Ce n'était que le rêve délirant d'une certaine droite.
25:56Et plutôt que de le relater comme tel,
26:00Fox News l'a encouragée en offrant un porte-voix
26:03...
26:34Trump passait bien à la télé. Il amusait la galerie.
26:37Il aimait sortir des énormités pour créer la polémique.
26:40En adoptant la cause des bursers,
26:43Donald Trump a signifié au Tea Party qu'il était leur homme.
26:46En faisant sienne certaines des idées les plus radicales,
26:49les plus anti-système et anti-institution,
26:53il est devenu le chouchou de la base du mouvement.
26:56...
26:59Un mensonge si bien mené qu'en 2010,
27:02près de 40 % des républicains pensent que Barack Obama
27:05n'est pas né aux Etats-Unis.
27:08Un mensonge qui oblige donc le président à se justifier.
27:11...
27:32...
27:59Sur la façon dont l'équipe d'Obama a réagi
28:02à Trump à cette époque,
28:05j'ai l'impression, de ce que m'ont dit des proches
28:08et des moins proches, qu'ils n'ont pas pris ça au sérieux.
28:11Et pour cause. C'était absurde.
28:15En fait, c'est un point faible des démocrates.
28:18Ils ont tendance à croire que la vérité s'imposera d'elle-même,
28:21qu'accomplir de bonnes choses
28:24et mettre de bonnes politiques en oeuvre, c'est suffisant.
28:27...
28:31Ce que Trump et d'autres républicains,
28:34comme Gingrich, ont compris,
28:37c'est que ce qui compte, c'est le marketing, l'emballage.
28:41...
28:44Pas les idées politiques.
28:47...
28:50Fox News a donc donné à Trump la légitimité politique
28:53qui lui manquait et l'a crédibilisée
28:56auprès des électeurs républicains.
29:00A la veille des élections de 2016,
29:04la droite radicale et populiste a donc son style, son média
29:07et son armée d'élus et d'électeurs
29:10de plus en plus mobilisées et radicalisées.
29:13...
29:16Un vrai tremplin pour les primaires de l'élection présidentielle
29:19de 2016, pour celui qui a su être là
29:23au bon moment, au bon endroit.
29:26...
29:29Quand il débarque en 2016, Trump est loin d'être seul en lice.
29:32...
29:36Mais il se démarque des autres candidats.
29:39Il n'est pas du cernel politique. C'est un fort en gueule.
29:42Il dit tout ce qui lui passe par la tête.
29:45...
29:48...
29:51...
29:54...
29:57...
30:01J'ai trouvé ses propos choquants.
30:04Tout ce qu'il a dit sur les autres candidats était totalement déplacé.
30:07Il piétinait toutes les règles.
30:10...
30:13Mais les gens ont marché, ils ont accroché.
30:16Les républicains n'ont pas vu venir Trump.
30:20Ils l'ont pris pour un clown, l'ont sous-estimé.
30:23...
30:26...
30:29...
30:32...
30:35À ce moment-là, beaucoup de gens, notamment dans l'Amérique rurale
30:38et dans l'Amérique des classes populaires,
30:42avaient le sentiment d'avoir été abandonnés
30:45par les deux grands partis traditionnels.
30:48Et ils se sont identifiés à Trump.
30:51...
30:54Cette société américaine est une arme pour lui.
30:57La division sert ses intérêts,
31:00la polarisation lui permet d'arriver à ses fins.
31:04...
31:07...
31:10...
31:13...
31:16...
31:19...
31:22à la Maison-Blanche.
31:25Si Donald Trump a su saisir la direction que prenait le parti,
31:29cette droite a trouvé en lui son meilleur argument de vente et le leader qui lui manquait.
31:37On espérait tous qu'une fois président, sans aller jusqu'à unifier le pays,
31:43il ne chercherait pas en tout cas à remuer le couteau dans la plaie.
31:48Je ne sais pas comment on a pu croire une chose pareille.
31:53Très vite, il a pris un couteau de boucher et l'a remué dans toutes les plaies de l'Amérique.
32:00Et Charlottesville a été le premier signe qui annonçait très clairement ce qui allait suivre.
32:09Six mois après le début du mandat de Donald Trump,
32:12l'épisode de Charlottesville marque la première manifestation visible de la victoire de la droite radicalisée au sommet de l'État.
32:23Ce jour-là, des militants sont venus en masse pour protester contre le déboulonnage d'une statue,
32:30celle du célèbre général Lee, sécessionniste et esclavagiste.
32:36Je vis ici depuis 53 ans et c'est la pire des nuits que j'ai vécue à Charlottesville, la pire des nuits.
32:46C'était un vendredi, j'habite dans une des maisons qui donne sur le lawn de Jefferson.
32:53Ils sont entrés dans le campus par l'arrière et ils ont défilé sur le lawn avec leurs torches à huile.
33:02C'était une référence évidente au défilé nazi de l'Allemagne des années 30.
33:08C'est cette ambiance qu'ils voulaient recréer.
33:15Et c'était aussi effrayant que ces défilés,
33:18parce que ces hommes, car je n'ai vu que des jeunes hommes d'entre 20 et 30 ans,
33:25avaient tous le visage déformé par la haine.
33:35Ils hurlaient des choses horribles, des slogans nazis.
33:39Les Juifs ne nous remplaceront pas.
33:48Les Juifs ne nous remplaceront pas.
33:51Il y en a même un qui criait « aux fous ».
34:04Nous sommes ici, nous sommes gays, nous soutenons le KKK.
34:07Nous sommes ici, nous sommes gays, nous soutenons le KKK.
34:11Faites chier, faites chier, faites chier.
34:18Le lendemain, les affrontements se multiplient
34:21entre les manifestants antifascistes et les sympathisants de droite extrême.
34:29David Duke, l'ancien leader du Ku Klux Klan, est même présent.
34:49L'épisode de Charlottesville va se solder par la mort d'une militante pacifiste et 19 blessés.
34:57Ce qui n'empêchera pas Donald Trump de réagir aux événements en cultivant l'ambiguïté.
35:18Il a botté en touche en déclarant qu'il y avait des gens très bien des deux côtés.
35:41Il a botté en touche en déclarant qu'il y avait des gens très bien des deux côtés.
35:48Evidemment, les franges les plus extrêmes du pays ont très bien compris le message de Trump.
35:54Et ce message, c'était « Je vous entends, vous êtes avec moi et je suis avec vous ».
36:02Jamais un président ne leur avait dit une chose pareille, pas dans l'époque récente.
36:07C'était envoyer un signal aux groupes les plus radicaux de l'Amérique,
36:12leur dire qu'ils n'étaient plus en marge, qu'à la Maison-Blanche, quelqu'un était à leur écoute.
36:20Quand un grand parti politique, quel qu'il soit, commence à tolérer, à excuser, à justifier, à courtiser,
36:29à accueillir des groupes paramilitaires violents, la démocratie est en danger.
36:36Donald Trump a légitimé les milices d'extrême-droite dont il a su se faire un allié essentiel.
36:43Les événements de Charlottesville marquent donc un premier virage vers l'Amérique du chaos,
36:48mais aussi une des premières compromissions des grands leaders du parti républicain.
36:54Les républicains ont été atterrés par la réaction de Trump aux événements de Charlottesville.
37:00À cause de lui, ils passaient pour des racistes.
37:03Ils étaient associés à des gens que le parti s'était jusqu'alors efforcé de tenir à distance.
37:10Ils ont émis des critiques, mais ils n'ont pas coupé les ponts avec Trump.
37:14Quelques mois plus tard, ils étaient avec lui devant la Maison-Blanche pour signer sa loi de grande réduction d'impôts.
37:30C'est une vision très mercantile de la politique, la réduction d'impôts contre l'âme de mon parti.
37:52Ils n'étaient pas assez prêts à risquer ou à sacrifier leur carrière politique,
37:57leurs ambitions et le succès électoral de leur parti pour arrêter Trump.
38:04Avec ce pacte, les républicains capitulent.
38:08Ils renoncent à l'idée d'endiguer les penchants autoritaires de Donald Trump.
38:13Pendant près de quatre ans, le président ne cessera d'enfreindre les pratiques démocratiques, de franchir les lignes rouges.
38:22Il est fait comme ça. Son instinct le pousse vers une pratique autoritaire du pouvoir.
38:28Il ne croit pas à la démocratie telle qu'elle est pratiquée depuis 200 ans aux États-Unis.
38:33La mécanique du chaos est en marche. Elle atteindra son paroxysme le 6 janvier 2021 au Capitole.
38:47Ce jour-là, le tribun Donald Trump, qui refuse sa défaite face à Joe Biden à l'élection présidentielle de 2020, galvanise les foules.
38:57Son but ? Empêcher la validation des résultats du vote au Congrès, qui se tient à quelques mètres de là.
39:16Vous n'allez probablement pas chanter autant pour certains d'entre eux, parce que vous n'allez jamais reprendre notre pays avec de la faiblesse.
39:26Vous devez montrer de la force et vous devez être forts.
39:29USA ! USA ! USA !
39:33Si vous êtes allés là-bas, c'était une blague.
39:35Si vous êtes allés là-bas, c'était une blague.
39:37Si vous êtes allés là-bas, c'était une blague.
39:39Si vous êtes allés là-bas, c'était une blague.
39:42Pour moi, le moment où notre démocratie a été la plus menacée, c'est le 6 janvier.
39:48Le jour où une foule chauffée à blanc par Donald Trump et ses partisans a violemment refusé le résultat d'élection libre et sincère en forçant l'entrée du Capitole.
40:12Des gens ont appelé à pendre Mike Pence, le vice-président. On n'avait jamais vu ça.
40:24Le personnel politique est aujourd'hui menacé, physiquement menacé.
40:42La plupart des responsables républicains ont été horrifiés par les violences du 6 janvier.
40:52Pendant un ou deux jours, ils se sont dit qu'il fallait vraiment se débarrasser de Trump.
40:58Et puis ils ont épluché les sondages, ils ont regardé vers où soufflait le vent et ils se sont rendus compte que la base le soutenait toujours et que l'heure de l'affrontement avec lui n'était donc pas encore venue.
41:11Il a prouvé par le passé qu'il pouvait être rancunier et se venger de ceux qui lui résistaient.
41:19Il le prend toujours comme un affront personnel. Je crois que quelque part les gens ont peur de le défier.
41:27C'est un des secrets de son pouvoir.
41:31Dans ses mémoires, Mitt Romney dit quelque chose que d'autres républicains retirés de la vie politique m'ont dit aussi.
41:40A savoir que ce n'est pas tant par lâcheté politique que beaucoup de républicains n'affrontent pas Trump, mais par peur des représailles physiques.
41:50Ils ont véritablement peur de ce qui pourrait arriver à leur famille, à leurs enfants, à leurs amis s'ils s'attiraient les foudres de la base républicaine.
42:03Par certains aspects, on retrouve des traits de l'Europe des années 1920-1930 dans la base électorale de la droite américaine actuelle.
42:17Durant le mandat de Donald Trump, le parti républicain est donc passé du parti de l'ordre à celui de l'insurrection.
42:26Il a accompagné les dérives antidémocratiques de l'ancien président dans un silence assourdissant, qui inquiète pour l'élection de 2024.
42:34Pour les prochaines présidentielles, qui est le favori du parti ? C'est Donald Trump, évidemment.
42:42On peut faire des spéculations, se demander si les républicains vont enfin se décider à changer.
42:48Et clairement non. Trump reste la vedette du parti. C'est dire le degré de radicalisation.
43:18En 2024, les républicains sont donc en ordre de bataille derrière Donald Trump, dans une Amérique de plus en plus divisée.
43:26D'un côté, l'Amérique plutôt rurale et républicaine. De l'autre, celle des côtes et des grandes villes acquises aux démocrates.
43:38Deux Amériques si lointaines que certains membres de la droite nationaliste en profitent pour faire ressurgir les démons de la sécession.
43:46Au Texas, Daniel Miller, président du mouvement nationaliste pour l'indépendance, est l'un d'eux.
43:54Ça a fait l'effet d'une bombe quand Survey USA a publié les résultats d'un sondage réalisé au Texas.
44:02Il en ressortait que 60% des électeurs et 66% de ceux qui se déplaceraient pour voter se prononceraient pour l'indépendance en cas de référendum.
44:12Il y a toujours eu le sentiment, je crois assez ancré chez les Texans, que l'État fédéral est totalement déconnecté de leur réalité.
44:22Pour les Texans, Washington et le gouvernement fédéral sont très loin, mais bien trop intrusifs.
44:42Nous sommes les vrais Texans, nous sommes les gens.
44:52Cette réunion n'est pas une fin, c'est juste le début.
45:00Pour certains de nous, c'est le milieu de la voyage, mais de ce jour à l'avenir,
45:06laissez les gens, les tyrannes et les parlementaires, laissez-les prendre conscience
45:12que nous n'arrêterons pas, nous ne retournerons pas jusqu'à ce que nous voyons Texas libre et indépendant.
45:36Le Texas conserve le droit de faire sécession des États-Unis et l'Assemblée législative du Texas devrait être appelée à organiser un référendum en ce sens.
45:46Dans d'autres États, l'idée de sécession se propage aussi, dans l'Illinois ou l'Oregon.
45:54Ce désir de désunion trouve même un écho au niveau national.
46:00David Reboy, stratège du think tank ultraconservateur The Claremont Institute, caution intellectuelle du trumpisme, en est un des théoriciens.
46:16Pour le New York Times, le Claremont Institute est le groupe de réflexion de droite le plus influent.
46:24Il y a quelques années, j'ai écrit un article qui s'appelait « Le divorce national sera cher, mais il en vaut le coup ».
46:32Le divorce national, ou pour être plus clair, l'éclatement des États-Unis, est inévitable.
46:38Ce n'est qu'une question de temps.
46:40Ça n'arrivera pas demain ou l'année prochaine, mais tout ce que l'homme crée finit par disparaître.
46:48Il s'agit avant tout d'inviter l'Amérique républicaine à réfléchir à l'autonomie économique et culturelle et aux moyens de l'obtenir.
47:00L'Amérique est extrêmement polarisée.
47:04Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de choses qui unissent la gauche et la droite dans ce pays pour ce qui est des valeurs fondamentales.
47:12En fait, je pense que nous sommes en pleine guerre civile froide.
47:16C'est un conflit idéologique.
47:22Toute la question, c'est quelle vision du monde va réussir à l'emporter.
47:28Est-ce que ce sera celle de la gauche ou celle de la droite ?
47:34Marjorie Taylor Greene a pris les choses en main avec d'autres politiciens.
47:41Et en 2022, je vais exploser l'agenda socialiste des démocrates.
48:11Séparer les États de droite des États de gauche et réduire la place du gouvernement fédéral.
48:41Je ne pense pas que la sécession soit une vraie menace aujourd'hui.
48:47Ce qui m'inquiète, c'est que les médias d'infodivertissement et les politiciens de la droite dure ont compris que c'est un thème qui nourrit la colère de la base républicaine et auquel les électeurs sont sensibles.
49:01Et ça, c'est un problème.
49:06Marjorie Taylor Greene, comme Lauren Boebert ou Matt Gaetz, sont les figures emblématiques d'un mouvement qui compte des dizaines d'autres républicains à la Chambre des représentants.
49:18Ils sont tous à la fois les figures de la nouvelle droite républicaine et les enfants politiques de Trump.
49:27Et ils ont déjà menacé de mettre le pays en défaut de paiement et de couper les soutiens financiers à l'Ukraine.
49:36Quand la majorité à la Chambre des représentants est l'otage d'une minorité décidée à tout bloquer, et qu'en conséquence, rien ne peut se faire, cela nuit à l'économie des États-Unis.
50:06Cela nuit au prestige et au pouvoir du pays dans le monde.
50:10Et cela pourrait rapidement nous empêcher de venir en aide à l'Ukraine, ce qui est loin d'être négligeable.
50:20Le but de cette frange radicale ?
50:27Je crois qu'on peut dire sans exagérer que l'aile radicale du parti républicain, que le mouvement Make America Great Again, est devenu nihiliste.
50:41Ils veulent abattre le système.
50:46Le but, c'est de tout mettre par terre. C'est le chaos. C'est une entreprise de démolition, comme l'a formulé un de mes collègues.
50:55L'objectif n'est pas de réduire le déficit de tant de milliards de dollars, de mettre en œuvre telle ou telle politique.
51:03En soi, la politique est très secondaire dans tout ça.
51:09Le but est simplement de faire exploser le système, au prétexte qu'il est cassé depuis longtemps.
51:15L'idée, c'est vraiment de finir le travail.
51:24En quatre décennies, la droite radicale américaine est passée de la marge au centre du jeu politique.
51:31Elle a su s'emparer un à un des pouvoirs sur les terrains politiques, judiciaires ou médiatiques.
51:41Donald Trump a été un formidable accélérateur de particules.
51:46Grâce à lui, cette droite ultra a fait main basse sur la Cour suprême.
51:51Elle est désormais l'arbitre des grandes décisions du Congrès.
51:55Et avec lui ou l'un de ses héritiers, elle pourrait demain pousser l'offensive plus loin encore, plus forte et plus menaçante que jamais.

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