• il y a 2 ans
Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

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00:00 - On va commencer par un célèbre problème cardiaque, l'infarctus.
00:03 Et il faut nous expliquer ce que c'est, d'abord, ou nous rappeler
00:06 ce que c'est. Et ensuite, est-ce que ça, ce que vous allez annoncer,
00:09 ça concerne les hommes, les femmes, plutôt les hommes ?
00:12 - Alors, on va rappeler déjà l'infarctus.
00:14 - L'infarctus, bien sûr.
00:15 - Le coeur, vous savez que c'est assez utile.
00:17 Ça doit se contracter 80 fois par minute.
00:20 C'est irrigué par des artères que l'on appelle des artères coronaires.
00:23 Pourquoi ? Parce qu'elles sont en forme de couronne autour du coeur.
00:26 Et il y a un infarctus quand une de ses artères est bouchée.
00:29 Et évidemment, quand elle est bouchée, le territoire qu'elle est irrigué
00:33 en aval ne va plus être irrigué et donc, il ne va plus pouvoir se contracter.
00:37 Voilà ce qu'on appelle un infarctus.
00:39 Et suivant l'étendue, suivant la grosseur de l'artère et suivant
00:42 le temps aussi où il reste bouché, ça peut avoir des répercussions très graves.
00:46 Et on peut rappeler quand même que c'est responsable de 50 000 décès
00:51 quand même chaque année.
00:52 Donc, c'est pas rien. Alors, oui, dans la tête des gens,
00:55 infarctus égale homme.
00:58 Ce sont les hommes plutôt la cinquantaine, un peu stressé, qui fument, un peu bedonnant.
01:02 Si, dans la tête des gens, c'est un petit peu ça.
01:04 Et effectivement, les hommes font trois fois plus infarctus que les femmes.
01:09 C'est en train de changer parce que les femmes fument de plus en plus.
01:13 Donc, elles sont en train de rattraper en nombre absolu.
01:16 En revanche, en termes de prise en charge, les hommes sont beaucoup mieux
01:20 pris en charge pour plusieurs raisons.
01:22 D'abord, parce que l'entourage, quelqu'un qui a tout d'un coup,
01:27 une femme qui dit "j'ai mal là", tout l'entourage pense, d'un homme,
01:30 pense tout de suite à un infarctus.
01:32 Une femme qui dit "j'ai mal là", tout le monde s'en fout.
01:35 "Ouais, ouais, qu'est-ce que là ?"
01:36 - Elle a peut-être une tumeur, quelque chose, une boule.
01:41 - Mais non seulement l'entourage, mais en plus, les professionnels de santé, pareil.
01:46 Lorsqu'un homme arrive aux urgences ou dans un service pour être pris en charge
01:51 pour des douleurs cardiaques, il est immédiatement pris en charge.
01:56 On fait le traitement, les examens qu'il faut, etc.
01:58 Une femme, non.
01:59 Il y a plus d'une heure de retard à la prise en charge chez les femmes.
02:01 Donc, il faut absolument sensibiliser le monde, l'entourage, les familles
02:07 à ce risque d'infarctus aussi chez les femmes.
02:11 Et en plus, autre chose, c'est que les femmes ne présentent pas tout à fait
02:16 les mêmes symptômes que les hommes.
02:17 Un homme qui a un infarctus, ça va être assez caractéristique.
02:20 Une douleur dans la poitrine à gauche qui va irradier dans le bras gauche,
02:24 qui va monter vers la mâchoire.
02:26 Et voilà. Mais chez les femmes, c'est différent.
02:28 On a des symptômes un petit peu différents.
02:30 Et notamment, on va voir ça en image, mais vous les avez là.
02:33 Vous voyez, une fatigue, un étourdissement, des nausées, des vomissements.
02:39 Donc, c'est souvent pris pour un problème digestif, une gastroentérite
02:43 ou alors, oui, tu es trop stressé, il faut que tu ailles t'emporter.
02:45 - C'est un rapport avec les intestins, parfois.
02:48 - Oui, chez les femmes, ça donne des problèmes digestifs.
02:51 - Avant-coureurs, deux.
02:54 - Voilà. Et donc, on prend ça pour un problème digestif.
02:56 On va le traiter chez la femme, soit comme un "calme-toi, ma cocotte,
03:00 c'est rien, ça va passer", soit par "tiens, elle a sûrement un petit
03:03 problème digestif" et on se traite comme une gastro ou autre chose.
03:06 Donc, il y a aussi ça qui...
03:08 C'est aussi une des raisons de la différence de prise en charge
03:11 entre les hommes et les femmes.
03:12 Donc, il faut absolument sensibiliser les gens au risque d'infarctus
03:16 chez les femmes à une meilleure prise en charge chez les femmes.
03:19 Et il y a à tel point, d'ailleurs, qu'il y a des séances maintenant,
03:22 des consultations de cardiogynécologie dans lesquelles on parle,
03:26 justement, des infarctus.
03:27 - Des problèmes cardiaques chez les femmes.
03:29 D'accord.
03:30 Autre idée reçue, ça, à votre avis, je ne sais pas,
03:33 mais moi, je trouve que ça ne date pas d'hier,
03:34 l'aspirine qui permet de protéger le coeur.
03:36 Souvent, on donnait des petites choses au cardiaque.
03:38 - Mais pas qu'avant, on continue.
03:40 - Oui, je sais bien, mais ça...
03:42 - En fait, on donne régulièrement, les médecins prescrivent
03:47 de l'aspirine à petite dose.
03:49 - Toute petite dose.
03:50 - Quotidiennement, tous les jours.
03:52 - C'est ça.
03:52 - Voilà. Pourquoi ?
03:53 - Comme les enfants, les doses pour enfants.
03:55 - Voilà, c'est les doses, en fait, c'est le petit sachet pour enfants.
03:57 - Oui, le petit sachet.
03:58 - Et pourquoi ?
03:59 Pour fluidifier le sang, parce que l'aspirine,
04:01 c'est un anti-agrégant plaquetaire.
04:03 Ça veut dire que le sang, il va circuler.
04:05 L'idée est séduisante.
04:07 Pour éviter un problème cardiaque, un caillot ou quoi,
04:10 on va vous donner un fluidifiant sanguin.
04:12 Sauf que ça fluidifie le sang, mais ça peut aussi faire saigner.
04:15 Et donc, ça peut faire saigner au niveau de l'ésophage,
04:19 au niveau de l'estomac, voire au niveau crânien.
04:21 Alors donc, maintenant, c'est fini, tout ça.
04:23 - C'est bon ?
04:24 - Oui, on ne recommande plus...
04:25 Avant, on le donnait en prévention.
04:27 Maintenant, on va faire au cas par cas, suivant vos facteurs de risque.
04:30 C'est le médecin qui va décider s'il le fait ou pas,
04:33 alors qu'avant, c'était quasi systématique.
04:35 Alors, ce qu'on fait maintenant, on le donne souvent.
04:37 Quand il y a déjà eu un problème cardiovasculaire, là, on va le donner.
04:41 Par exemple, on vous a posé un stent.
04:43 Le stent, c'est un petit ressort dans une artère pour que le sang circule,
04:46 pour que ça circule plus facilement.
04:47 Là, on peut vous en donner.
04:48 Mais voilà.
04:49 Donc, c'est plus comme avant, c'est plus systématique.
04:51 - Et quand vous avez plusieurs stents, on vous donne une dose supérieure ?
04:55 - On peut aller jusqu'à 160 à peu près, mini-grammes.
04:59 Sinon, on donne...
05:00 Mais encore une fois, maintenant, ça va être au cas par cas.
05:02 Ça va plus être systématique.
05:03 - Mais c'est le cardiologue qui décide, au fond.
05:05 - Ah bah oui.
05:06 - D'accord.
05:07 Autre accident.
05:08 - C'est comme ça tous les jours.
05:09 Si tu prends un aspirine parce que t'as mal à la tête...
05:11 - Non, il n'y a aucun souci.
05:12 - Ah non, c'est autre chose.
05:13 - Mais quand on prend tous les jours, en plus, tu prends des plus fortes doses.
05:15 - D'accord.
05:16 - Et du coup, les anticoagulants ?
05:17 - C'est pas l'anticoagulant.
05:18 C'est un flux différent.
05:19 - Ah, c'est encore autre chose.
05:20 - L'anticoagulant, c'est un peu plus fort.
05:21 - OK.
05:22 - Bon.
05:23 Autre accident cardiaque que l'on ne soupçonne pas, Brigitte,
05:25 on peut mourir de peur par arrêt cardiaque.
05:28 - On peut mourir de peur, on peut mourir d'amour, on peut mourir de chagrin.
05:31 On peut mourir...
05:32 Voilà.
05:33 Non, mais il n'y a pas que la peur.
05:34 Il y a d'autres choses.
05:35 - Non, mais c'est assez surprenant, mourir de peur.
05:37 C'est une expression, mais...
05:38 - Je vais vous expliquer.
05:39 - Ça correspond à la réalité.
05:40 - Il y a un lien entre le coeur...
05:43 Le boss, là-dedans, c'est le cerveau.
05:44 Entre le cerveau et le coeur, il y a un lien.
05:47 Et quand il y a une émotion trop forte,
05:49 eh bien, le cerveau peut demander aux glandes surrénales,
05:52 les surrénales parce qu'elles sont au-dessus du rein,
05:54 de sécréter des hormones et des hormones du stress.
05:56 Et ces hormones, quand elles vont agir sur le coeur,
05:59 elles vont agir d'une façon assez bizarre
06:02 et elles vont provoquer une espèce de ballonisation,
06:06 c'est-à-dire de gonflement d'une des cavités du coeur
06:09 qu'on appelle le ventricule.
06:11 Et donc, ce ventricule, il va gonfler
06:13 et le coeur pourra plus contracter
06:15 et ça va faire comme un faux infarctus.
06:18 Et c'est ce qu'on appelle le syndrome du coeur brisé
06:20 ou le syndrome de Takotsubo.
06:22 Pourquoi Takotsubo ?
06:23 Parce que le ventricule, il a une forme comme ça
06:26 et c'est exactement la forme des amphores
06:28 qui servent de piège à poulpe au Japon.
06:30 Et donc, c'est comme ça.
06:31 On va le voir sur l'image et sur une échographie.
06:35 C'est exactement, vous voyez, à gauche, c'est un coeur
06:38 et à droite, c'est l'amphore.
06:40 C'est pour ça qu'on l'appelle le syndrome de Takotsubo.
06:43 - Vraiment, c'est pareil.
06:45 - Je vous rappelle que c'est quand même responsable de 4 %.
06:49 Dans 4 %, ça peut terminer par l'arrêt cardiaque.
06:53 Mais ça arrive beaucoup plus souvent
06:55 chez les femmes que chez les hommes.
06:57 Peut-être qu'elles sont un peu plus émotives, sûrement même.
06:59 Mais c'est à connaître.
07:01 On peut mourir pour un chagrin d'amour,
07:03 on peut mourir de peur,
07:05 on peut mourir à la suite d'un deuil aussi.
07:07 Voilà, ça peut arriver.
07:09 - Bon, et pour terminer, vous allez me dire que je dis des bêtises.
07:12 - Pardon ?
07:13 - On entend dire parfois que telle personne...
07:15 On a les noms, en plus.
07:17 Et sont mortes en faisant l'amour.
07:19 D'où ma question, la sexualité est-elle à risque pour le coeur ?
07:22 - Alors, la sexualité, c'est excellent,
07:24 on va quand même le préciser.
07:26 Mais il est arrivé que certaines personnes
07:28 décèdent pendant l'acte sexuel.
07:30 On appelle ça l'épectage.
07:31 - C'est la plus belle des morts.
07:33 - Bon, écoute...
07:34 - Ça dépend de ton âge.
07:36 - Personne n'est allé nous le raconter, en tout cas.
07:38 On avait un cardinal célèbre.
07:42 - Célèbre, oui.
07:43 Il y avait même un président de la République.
07:45 - Oui, bah voilà, on va les voir tous les deux en image.
07:47 Ils sont morts.
07:48 Le cardinal, en fait, il est allé voir une péripathéticienne.
07:51 - Ah, parce que j'allais dire, les cardinaux,
07:52 ils n'ont pas trop le droit de faire l'amour, non ?
07:54 - Jean Danielou, voilà.
07:55 - Jean Danielou, très chiant.
07:56 - Déjà, le nom, coquin.
07:58 - Jean Danielou, coquin.
07:59 - Bien avant Jean Danielou, Félix Foy,
08:01 le seul président à être mort à l'Elysée.
08:03 - À l'Elysée.
08:04 - Et son petit rival, quand même, Clémenceau,
08:08 ça lui a valu cette phrase célèbre.
08:11 "Il se prenait pour César et il fut mort...
08:14 "Il mourut Pompée."
08:16 Voilà, parce qu'en fait, c'était pas...
08:19 - J'ai la règle.
08:21 - Alors, "Il voulut être César et il ne fut que Pompée."
08:24 La phrase exacte, voilà.
08:25 Parce que c'était...
08:26 - On l'a bien compris.
08:27 - Mais j'en profite quand même en temps de...
08:28 - Et alors, la jeune femme en question,
08:30 il a fallu l'évacuer.
08:32 Alors, les gens sont arrivés, les ambulanciers ont dit...
08:35 "Où est parti l'Adam ? Oh, il a perdu sa connaissance."
08:38 (rires)
08:39 Bah oui.
08:40 - Je voudrais quand même conclure sur l'importance
08:43 de l'acte sexuel pour la santé.
08:45 C'est bon pour le moral, c'est bon pour le physique.
08:47 - C'est un risque à prendre.
08:48 - C'est un bon exercice.
08:49 Enfin, voilà.
08:50 Donc, on ne pouvait pas conclure autrement que par ça.
08:52 Et un petit chiffre, deux petits chiffres,
08:54 c'est 0,06 % de décès chez les femmes
08:56 et 0,19 % de décès chez l'homme.
08:58 Donc, allez-y, continuez, faites l'amour.
09:00 Il n'y a rien de mieux pour la santé.
09:02 - Voilà.
09:03 Si vous êtes dans les 0,01 %,
09:05 voyez, docteur Millon, consultation,
09:07 elle va vous expliquer comment ça se passe.
09:09 Hein ? Merci, docteur. Au revoir.
09:11 [Musique]

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