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00:00 Qu'est-ce qu'il va se passer au Niger ? Toujours aucune solution diplomatique n'a été trouvée.
00:04 Pourtant la CDAO a rencontré les différentes parties le week-end dernier.
00:08 Week-end marqué également par une importante manifestation à Niamey en soutien à la junte.
00:15 Et nous sommes en ligne avec l'un des organisateurs du rassemblement dans la capitale.
00:19 Bonjour Ibrahim Ndiayewa. Vous êtes l'un des organisateurs de ce rassemblement dimanche à Niamey.
00:28 Merci de vous exprimer sur France 24.
00:30 L'idée ce n'est pas forcément d'ouvrir un débat mais de comprendre vos motivations, vos revendications.
00:36 D'abord, est-ce que vous pouvez nous dire combien de personnes se sont rassemblées hier à Niamey ?
00:40 Oui bonjour monsieur. Je commencerai d'abord par m'excuser parce que je ne suis pas sûr que ma voix pouvait porter.
00:52 On vous entend très bien.
00:53 Merci. Donc effectivement comme vous l'avez annoncé, nous avions organisé hier dimanche 20 août 2023
01:06 un meeting à la place de la concertation.
01:10 Un meeting qui en tout cas est par rapport à la situation sociopolitique de notre pays, ni du coup d'État comme vous l'avez bien dit.
01:25 Depuis le 26 juillet, date à laquelle le CNSP a renversé l'ancien régime,
01:32 les populations sont massivement pour apporter leur soutien au CNSP et exprimer de vive voix leurs préoccupations
01:45 qui sont d'ores et déjà annoncées dans la déclaration de prise du pouvoir par le CNSP.
01:51 Et donc le meeting d'hier effectivement c'est principalement pour dans un premier temps marteler notre soutien,
02:01 le soutien du peuple nigérien au CNSP, aux nouvelles autorités et dire à la face du monde que ce qui est arrivé le 26 juillet,
02:14 le coup d'État est totalement consommé et se trouve derrière nous.
02:20 Le peuple nigérien à l'heure actuelle a fini par donner son soutien total aux militaires et de dire
02:30 désormais nous demandons principalement à ce que tout le monde respecte les décisions des nouvelles autorités nigériennes.
02:39 Alors vous dites que le coup d'État est consommé, malgré tout il y a toujours cette menace d'intervention militaire de la CDAO,
02:47 ça ce n'est pas tranché pour l'instant.
02:50 Oui, il y a la menace de la CDAO mais on voit de plus en plus que la CDAO est en train d'être isolée,
02:58 que ce soit par les organisations internationales telles que l'ONU qui a clairement dit à la CDAO
03:06 que les sanctions que la CDAO a prises à la suite du coup d'État sont illégales.
03:12 Justement nous l'avons toujours dit que ce sont des sanctions illégales et illégitimes
03:17 parce que tout le monde, y compris l'ONU, s'accorde à dire, à rappeler à la CDAO que les textes qui fondent la CDAO,
03:26 les textes qui gouvernent le fonctionnement de la CDAO ne prévoient pas la possibilité de prendre ce genre de sanctions.
03:33 Vous parlez de l'égalité, vous parlez de l'égalité, en quoi est-ce qu'un coup d'État lui est légal ?
03:39 Oui, on parle de l'égalité mais je veux vous dire qu'au Niger ce n'est pas le premier coup d'État,
03:46 et pas au Niger seulement, un peu à travers le monde.
03:50 En France il y a eu des coups d'État.
03:53 Sous la Ve République, à ma connaissance, il n'y a pas eu de coup d'État mais bon, c'est un autre sujet.
03:58 Peut-être revenons sur le mot d'ordre de la manifestation d'hier à Niamey.
04:03 On a vu énormément de drapeaux russes, de drapeaux indiens aussi.
04:07 La principale demande, c'est le départ des troupes françaises. Pourquoi ?
04:12 Oui, la principale demande pour le meeting d'hier c'est de demander à la France officielle
04:18 le respect des décisions prises par les nouvelles autorités nigériennes
04:24 en ce qui concerne la dénonciation des accords léoniens qui lient l'État français à la République du Niger.
04:30 Parce que nous avons vu que aussitôt les autorités, les nouvelles autorités nigériennes
04:36 avaient pris ces décisions de dénoncer ces quelques accords qui nous lient.
04:42 La France officielle dit qu'elle n'entend pas respecter ces décisions
04:48 parce qu'elles ne sont pas légitimes, ces décisions ne sont pas légitimes.
04:52 De quelles décisions parlez-vous concrètement ? Pour bien comprendre, de quelles décisions parlez-vous concrètement ?
04:58 Oui, les nouvelles autorités avaient pris des actes ayant conduit à la dénonciation.
05:07 Elles ont dénoncé les accords, notamment un accord de 1977 qui lit l'État du Niger à la République française
05:18 qui parle d'assistance technique militaire entre les soldats des deux pays
05:24 et un autre accord de 2010 puis 2015. Ce sont ces accords qui sont la base de ces accords
05:30 que les soldats français disent être venus chez nous, au Niger, pour nous aider.
05:37 Alors même que tout le monde savait que ces soldats-là sont là illégalement
05:41 parce que pour ce qui concerne en 2010 et en 2015, la procédure à suivre n'a pas été respectée.
05:49 La constitution du Niger dit que...
05:51 Mais est-ce que vous avez des exemples précis sur ce que vous avancez qui sont des accusations plutôt graves
05:56 sur l'implication de la France et ce qu'elle n'a fait ou pas fait en conformité avec les accords
06:02 qui ont été signés avec les autorités légitimes du Niger à l'époque ?
06:07 Oui, c'est ça que je suis en train de vous dire. Cette légitimité même.
06:11 C'est ça que nous, nous ne comprenons pas, qu'est-ce que la France appelle légitime parce qu'en 1977,
06:16 ces accords auxquels la France faisait allusion, où les autorités françaises disent que
06:21 ce sont ces accords qui sont légitimes, c'est un régime d'exception, c'est des militaires qui étaient au pouvoir
06:26 qui avaient signé ces accords-là avec les autorités françaises de l'époque.
06:30 Donc vous appelez aujourd'hui à la fin de l'intervention, à la fin du déploiement des forces françaises au Niger ?
06:36 C'est justement ce que nous demandons. Nous demandons à la France, aux autorités françaises
06:43 de respecter les décisions des nouvelles autorités nigériennes qui demandent à la France
06:50 de plier bagage avec ces soldats, de prendre ces soldats et les amener où elle veut, soit en France ou en Aïm.
06:57 En tout cas sur le territoire nigérien, ni les autorités nigériennes, ni le peuple nigérien, personne n'en a besoin.
07:03 Parce que nous gardons encore en mémoire un douloureux souvenir de ces soldats-là
07:08 qui n'ont jamais hésité pour tirer sur nous, sur nos frères. Vous n'êtes pas sans savoir qu'à Thera,
07:14 la force barcale dans ses balades en quittant la Côte d'Ivoire pour Mali, au passage, arrivée à Thera,
07:22 elle n'a pas hésité à ouvrir le feu sur nos frères nigériens où ils nous ont assassinés des frères.
07:29 Ils nous ont blessés, beaucoup d'autres, ils ont causé des dégâts matériels.
07:33 Nous avons ça en mémoire et aucune justice ne nous a été faite. Nous continuons à réclamer justice,
07:39 mais la France officielle, dans son paternalisme et dans ses influences avec les autorités corrompues
07:45 de l'ancien régime, a refusé qu'il y ait justice. Alors nous vous parlons encore si le dossier n'est pas encore vidé.
07:51 – Même si officiellement la présence de la France vise à faire reculer les djihadistes,
07:59 et on a vu avec la fin des opérations au Mali et au Burkina,
08:04 une résurgence de ces violences et de ces exactions des djihadistes.
08:10 Est-ce que vous ne craignez pas ce même scénario au Niger ?
08:14 – Bon, au départ, c'est ce qui nous a fait croire que les soldats français vont venir
08:20 pour lutter contre le terrorisme, pour aider nos forces à lutter contre le terrorisme.
08:26 Et pour ça, le président de l'époque qui les a fait venir, à l'occurrence le président Yusuf Umar Hamadou,
08:33 a même violé la constitution pour faire venir les soldats français au Niger.
08:37 Ça là, nous l'avons dénoncé à son temps en disant que la constitution l'oblige soit de saisir le Parlement
08:43 ou d'organiser un référendum afin de rétablir la vie des citoyens.
08:47 Il l'a pas fait, il a fait venir les soldats français illégalement sur notre territoire
08:52 et donc ils se sont sentis en droit parce qu'ils se croient en terrain conquis de faire ce qu'ils veulent,
08:58 y compris laisser leur mission pour laquelle on nous a dit qu'ils sont en train de venir
09:02 pour aider nos soldats à lutter contre le terrorisme.
09:05 Mais nous avons fini par comprendre qu'en réalité, ils ont même des collivances avec les terroristes.
09:11 Nous avons fini par comprendre qu'au lieu d'aider à lutter contre le terrorisme,
09:14 non, ils entretiennent ce phénomène de terrorisme.
09:16 – Même si la France, bien sûr, réfute ces accusations.
09:19 Deux dernières questions s'il vous plaît parce que le temps nous est compté.
09:22 Il y a eu des manifestations aussi en soutien aux militaires au pouvoir à Agadez hier,
09:28 c'est là où sont stationnés les militaires américains, est-ce que vous demandez aussi leur départ ?
09:33 – Oui, les manifestations ce n'est pas seulement à Niamey et à Agadez,
09:37 c'est sur toute l'étendue du territoire, il y en a eu à Ottawa…
09:40 – Mais sur les américains s'il vous plaît ?
09:42 – Maintenant, au niveau d'Agadez, c'est justement le même mot d'ordre du meeting
09:48 des témoins à Niamey, à Ottawa et un peu à Aïr, c'est ça qui s'est passé à Agadez.
09:53 Et c'est le même motif, nous demandons le départ pur et simple
09:57 des soldats français du territoire nigérien.
09:59 – Mais pas des américains.
10:00 On a vu beaucoup de drapeaux russes, ce qui nous interpelle,
10:02 vu de Paris, c'est ce nombre de drapeaux russes lors de ces manifestations,
10:08 ça révèle quoi, une attente ?
10:09 Vous espérez quelque chose des russes ?
10:11 Est-ce que vous êtes en contact avec eux ?
10:13 – Il n'y a pas eu que des drapeaux russes au niveau de ces manifestations-là,
10:18 il y a eu des drapeaux d'autres pays,
10:20 je ne sais pas peut-être que vous n'avez pas vu les drapeaux des autres pays…
10:24 – On les voit, il y a des indiens aussi, c'est vrai.
10:26 – Voilà, c'est les drapeaux des plus grands pays.
10:28 – Mais ça révèle quoi ?
10:29 Est-ce que vous avez des attentes vis-à-vis de ces pays ?
10:32 – En fait, c'est un message que nous sommes en train de transmettre,
10:34 c'est dire que désormais le peuple nigérien a retrouvé son indépendance réelle
10:41 et donc par conséquent il va traiter avec n'importe quel pays de ce monde
10:46 dans le cadre des accords bilatéraux ou multilatéraux.
10:49 C'est une manière de dire que désormais, nous au Niger,
10:53 maintenant nous allons dans la diversification de nos partenaires,
10:56 on connaît qui peut être notre ami et qui peut être notre ennemi,
11:00 et donc pour l'instant nous demandons à la France de s'en aller
11:03 et après avec les autres, on verra comment nous allons trouver le mécanisme
11:07 nous permettant de coopérer d'égal à égal dans le respect militaire
11:11 et surtout dans le respect des peuples des pays concernés.
11:14 – Merci Ibrahim Namahewa d'avoir accepté notre invitation.
11:18 Message relayé sur France 24 qui est coupé malheureusement au Niger
11:21 et nous le déplorons, vous le savez. Merci encore.